Oliver Esmonde-White a fondé Piano Esmonde White en 1996.

Qui

L’entreprise offre des services de location, d’accordage, d’entreposage, de vente et de transport de pianos, entre autres. L’équipe d’Esmonde White met aussi toutes ses énergies en recherche et développement depuis quelques années.

Le produit

Piano Esmonde White a créé un mécanisme qui permet aux pianos droits d’acquérir les mêmes propriétés qu’un piano à queue, et ce, peu importe leur marque, leur prix et leur âge. On pense notamment aux pianistes qui vivent dans des espaces restreints ou qui ne veulent pas se départir de leur précieux instrument. Oliver Esmonde-White a ainsi rendu plus facilement manipulable le mécanisme initial du pianiste, ingénieur et technicien Darrell Fandrich (Fandrich Vertical Action – mécanique verticale), créé dans les années 1980. Le nouveau produit, EW Vertical Action, est plus facilement ajustable. « Fandrich m’a encouragé à développer sa technologie, raconte Oliver Esmonde-White. J’en ai fait une mission. Avant, ça prenait trois ou quatre semaines pour faire les conversions. C’était une activité désagréable. Maintenant, de trois à cinq jours... et c’est agréable. »

L’innovation

L’équipe d’Oliver Esmonde-White s’affaire à cette technologie depuis deux ans. Avis aux lecteurs, informations très techniques devant. L’entreprise a créé un bloc modulaire qui s’ajuste avec un tournevis. Pour transformer les touches et la sonorité du piano, on place des blocs modulaires entre les étouffoirs et les manches de marteau. « C’est tellement simple qu’on peut faire le réglage soi-même, soutient Oliver Esmonde-White. C’est devenu un jeu d’enfant. On ajoute la simplicité au mécanisme d’origine. Cette innovation rend le piano droit 250 % plus performant. Toutes les couleurs rentrent. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Maquettes de différents mécanismes de touches de piano

« Il y a une gradation dans la touche », note le pianiste et professeur Tristan Lauber, venu essayer un piano Esmonde White doté du mécanisme, pendant l’entrevue avec La Presse. « La rapidité d’action est très agréable. »

La demande de brevet a été déposée le 5 août 2021. « On va déposer d’autres améliorations en juin 2022 », dit Oliver Esmonde-White, qui a investi des centaines de milliers de dollars jusqu’à présent en recherche et développement pour cette innovation. Coût de la conversion : de 3500 $ à 5000 $.

L’avenir

Oliver Esmonde-White et sa femme-copropriétaire, Lorraine Desjardins, devaient aller présenter leur innovation à la Convention internationale du piano : Piano On, en France, la semaine dernière, mais celle-ci a été annulée à cause de la pandémie. « On a encore du développement à faire, précise Oliver Esmonde-White. On travaille aussi sur un volet éducatif avec le Conseil national de recherche Canada [CNRC] et les universités pour le mécanisme et l’effet du mécanisme sur le son. On a des recherches à faire en ergonomie avec l’Université de Montréal. »

« Le potentiel est énorme, ajoute M. Esmonde-White, car 85 % des pianos vendus sont droits. Deux millions de pianos existants sur la planète ont le profil pour ce mécanisme. Le bal de séduction est amorcé. On a commencé à vendre le mécanisme au Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec notamment. On a déjà un carnet de commandes. »

Il y a aussi tout un volet éducatif à développer pour les techniciens qui auront à installer le dispositif. À ce titre, la formation devrait être prête dans trois mois. « Éventuellement, on compte offrir aux techniciens une trousse d’informations, des outils, des pièces et un établi pour pouvoir faire l’installation, dit Oliver Esmonde-White. Ce sera une nouvelle source de revenus pour les techniciens. »