Le Bureau de la concurrence du Canada relève de plus en plus de publicités faussement « écologiques » parmi les produits et les services de consommation

« Alors que de plus en plus de Canadiens exigent des produits et services avec une empreinte environnementale moindre, certaines entreprises ont réagi en offrant une plus grande gamme de produits “verts”. Mais tous les produits ne sont pas aussi “verts” qu’il n’y paraît », avertit le Bureau de la concurrence dans un message diffusé mercredi.

« Avec l’augmentation du nombre de produits “verts”, on assiste à une recrudescence de déclarations environnementales fausses, trompeuses ou non fondées, ce qui est illégal au Canada », indique l’organisme fédéral dont l’une des responsabilités, outre la traque des « pratiques commerciales trompeuses », est de faire appliquer la Loi sur l’emballage et l’étiquetage des produits de consommation.

Cette pratique [de déclarations environnementales fausses ou trompeuses] s’appelle de l’écoblanchiment. Elle apparaît sous de nombreuses formes, notamment dans les indications, les adjectifs, les couleurs et les symboles utilisés pour créer l’impression qu’un produit ou un service est plus vert qu’il ne l’est en réalité.

Extrait du message du Bureau de la concurrence

En appui à son avertissement contre l’écoblanchiment, le Bureau de la concurrence cite les résultats d’un relevé effectué l’an dernier par des autorités homologues en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

Selon ce relevé international, près de la moitié (40 %) des prétentions « écologiques » faites pour des produits et services de consommation qui sont commercialisés par l’internet sont trompeuses, confuses et même illégales selon les juridictions nationales.

Au Canada, le directeur (commissaire) du Bureau de la concurrence, Matthew Boswell, constate que « les indications fausses ou trompeuses pour promouvoir des produits plus écologiques qu’ils ne le sont en réalité causent du tort aux consommateurs, qui ne sont pas en mesure de prendre des décisions d’achat éclairées. Elles nuisent aussi à la concurrence et aux entreprises qui offrent réellement des produits ayant un impact environnemental moindre ».

D’ailleurs, l’avertissement du Bureau de la concurrence contre les risques de l’écoblanchiment promotionnel en consommation survient deux semaines après qu’il a imposé une amende totalisant 3,8 millions de dollars à l’entreprise de café en capsules Keurig Canada pour des « déclarations environnementales fausses ou trompeuses » à propos de la recyclabilité de ses capsules « Keurig K-Cup » à usage unique.

« Les indications de Keurig Canada donnent l’impression que les consommateurs peuvent préparer les capsules pour le recyclage en retirant l’opercule [le petit couvercle pelliculaire] et en vidant le marc de café », indiquait le Bureau de la concurrence dans son avis d’infraction.

Or, même ainsi préparées pour le recyclage, « les capsules K-Cup ne sont pas largement acceptées par les programmes de recyclage municipaux » parce qu’elles nécessitent « des étapes additionnelles » pour être vraiment recyclables.

Des conseils du Bureau de la concurrence pour déjouer l’écoblanchiment en consommation 

  • Tous les biens et services de consommation ont un impact sur l’environnement, y compris ceux qui prétendent être « écologiques ».
  • Soyez vigilants devant un étiquetage ou une déclaration vague tels que « respectueux de l’environnement » ou « sans danger pour l’environnement ».
  • Sans autres explications, une telle déclaration peut mener à une interprétation erronée ou à de la tromperie.
  • Méfiez-vous des images de la nature comme l’eau, les nuages, les plantes, les animaux, la Terre, ainsi que les couleurs utilisées sur l’emballage et la promotion de produits et services aux prétentions « écologiques ».
  • Quand vous voyez des logos ou des sceaux qui réfèrent à des normes écologiques, tentez de vérifier qu’ils sont dignes de confiance auprès des autorités concernées.

Source : Bureau de la concurrence, gouvernement du Canada