Déjà que je ne comprends à peu près rien à la cryptomonnaie, qu’est-ce qu’un jeton non fongible ?
Philippe Dubé, Boucherville
Des équipes sportives – même le Canadien de Montréal – en ont lancé pour augmenter l’engagement des partisans, l’industrie du jeu vidéo s’y intéresse grandement et ils permettent au créneau de l’art visuel de se développer.
Un jeton non fongible (non-fungible token ou NFT en anglais) permet de garantir la valeur de chacun de ces objets immatériels. Concrètement, il s’agit d’un certificat d’authenticité de l’œuvre qui identifie la personne qui a conclu la transaction comme le propriétaire original.
« Si j’ai le jeton correspondant, cela dit que le fichier d’art numérique qui est sur un serveur, qui représente un tableau, est à moi », explique Louis Roy, président de Catallaxy, filiale de Raymond Chabot Grant Thornton, spécialisée dans la chaîne de blocs.
Le certificat d’authenticité des NFT est sauvegardé sur la chaîne de blocs, un registre de transactions décentralisées qui assure aussi la valeur des monnaies numériques comme le bitcoin.
Pour les investisseurs, il est possible d’avoir accès à ce marché par le truchement de plateformes grand public comme OpenSea, souligne M. Roy. Il faut cependant être un habitué de la cryptomonnaie. Sur la grande majorité des plateformes, il faut posséder un portefeuille afin de conclure des transactions – réglées en monnaie virtuelle.
« Ce qui est intéressant avec les NFT, en tant qu’artiste, [c’est que] je peux programmer que chaque fois que l’œuvre est vendue, je reçois une redevance, explique M. Roy. On entre dans le principe de la démocratisation. »
Le marché secondaire existe, mais ce n’est pas parce qu’on délie les cordons de la bourse qu’on est assuré d’avoir un rendement sur notre investissement, prévient le spécialiste.
Il faut se poser des questions sur le bien sous-jacent. Est-ce que cela a vraiment une valeur ? Il y en a qui sont prêts à payer 150 000 $ pour une carte de hockey et ils sont fiers de la posséder. C’est pareil avec les NFT.
Louis Roy, président de Catallaxy
Et comme pour la cryptomonnaie, les risques sont omniprésents. Si vous perdez les informations qui vous permettent d’accéder à votre plateforme transactionnelle, vous allez perdre votre NFT.
M. Roy voit aussi un élément de risque supplémentaire, pour l’instant, entourant les jetons non fongibles.
« Je détiens le jeton, pas l’œuvre numérique, explique-t-il. Si le produit numérique se trouve sur un serveur qui est piraté, je perds tout. Ce n’est pas encadré. Il faut s’assurer que le bien numérique est adéquatement protégé. »
De plus en plus, l’industrie des cryptomonnaies se retrouve sous la loupe des autorités réglementaires en l’absence de cadre réglementaire. Pour l’investisseur, la prudence reste de mise, même pour les NFT.