(Québec) Le groupe citoyen Les Amis du Mont-Sainte-Anne estime que la station de ski alpin a besoin d’une cure de jeunesse de 175 millions de dollars, à défaut de quoi elle risque de péricliter. Avec ce chiffre en main, les Amis espèrent pouvoir entamer des discussions avec le propriétaire actuel.

Le groupe dénonce depuis des mois un supposé « sous-investissement » sur la montagne située à 40 km de Québec. Jeudi, les Amis ont présenté un document commandé à la firme Lemay, qui a notamment sondé quelque 1800 utilisateurs de la montagne.

Le plan détaille comment le Mont-Sainte-Anne (MSA) pourrait « redevenir une destination internationale », dans les mots de l’olympien Alex Harvey, vice-président des Amis. « On sait que ça l’était dans le passé, mais on pense que ça peut le redevenir », a lancé le fondeur lors d’une conférence de presse.

Les Amis dénoncent notamment la vétusté des remontées mécaniques. Des investissements devraient par ailleurs être faits selon eux dans l’enneigement, dans les activités quatre saisons et dans une modernisation de la base de la montagne.

Le groupe veut utiliser ce document pour négocier avec le propriétaire actuel du MSA, Resorts of the Canadian Rockies (RCR).

« On sait que RCR est rendu à un moment névralgique. Elle doit rénover ses infrastructures, son enneigement. Ses remontées ont plus de 30 ans », remarque le président des Amis, l’homme d’affaires Yvon Charest.

Resorts of the Canadian Rockies a été capable de gérer la montagne sans faire trop d’investissements, mais là, elle est à la croisée des chemins.

Yvon Charest, président des Amis du Mont-Sainte-Anne

Plusieurs scénarios sont sur la table, selon Yvon Charest : RCR pourrait décider de réinvestir, de devenir propriétaire minoritaire ou de vendre tout simplement.

Les Amis ont tenté d’entamer des discussions informelles avec l’entreprise établie à Calgary. Celle-ci a refusé, et a demandé aux Amis de lui faire parvenir toute offre par écrit, selon M. Charest.

Le groupe affirme qu’il n’a aucune intention de se porter acquéreur du MSA et de Stoneham, station qui appartient aussi à RCR. Mais les Amis se disent prêts à trouver des investisseurs pour le faire au besoin.

Le gouvernement du Québec a annoncé à la fin du mois d’avril son intention de reprendre des mains de RCR tous les terrains sur lesquels ont lieu des activités de ski de fond, de vélo de montagne ou encore de camping.

Dans un communiqué, l’État disait vouloir assurer le « développement stratégique des activités récréotouristiques répondant aux attentes de la population ». Rien n’indique qu’une entente est survenue et le litige pourrait finir devant les tribunaux.

La Presse avait alors tenté de joindre RCR. Mais l’entreprise a choisi de ne pas commenter l’affaire.

Cette décision gouvernementale ne touche toutefois pas la station de ski alpin. C’est à propos de celle-ci que les Amis ont dévoilé jeudi leur plan de développement.