(Ottawa) Les maires des plus grandes villes du Canada disent avoir fait pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il précise son objectif d’éradiquer l’itinérance chronique et de mieux loger les personnes autochtones en milieu urbain.

S’exprimant au nom de ses collègues, le maire d’Edmonton, Don Iveson, a rapporté que la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, avait été criblée de questions pointues sur les engagements pris par son gouvernement lors du dernier discours du Trône.

Les libéraux avaient précédemment promis de réduire de moitié les personnes en situation d’itinérance chronique au pays. Ces gens se retrouvent souvent à la rue pour des périodes prolongées et sont plus difficiles à rejoindre puisqu’ils ne fréquentent pas nécessairement les refuges.

Les maires n’ont pas réussi à obtenir un échéancier de la vice-première ministre, indique M. Iveson, sans fournir plus de détails sur leurs propres attentes.

Ces cibles devront selon lui être déterminées conjointement entre les autorités municipales, provinciales et fédérales.

En conférence de presse virtuelle, le maire albertain a noté que la solution passe par le logement abordable, un besoin encore plus criant dans le contexte de surchauffe immobilière, et par davantage de financement direct pour les ressources destinées personnes autochtones en milieu urbain.

« Il y a un lien direct avec diverses pratiques colonialistes, y compris les pensionnats, qui ont créé des traumatismes intergénérationnels qui contribuent à cela », a expliqué le président sortant du caucus des maires des grandes villes à la Fédération canadienne des municipalités (FCM).

Un comité parlementaire a récemment exhorté le gouvernement à combler le fossé en matière de soutien au logement pour les personnes autochtones établies en ville.

Un financement adéquat soutenu et une stratégie développée par les communautés concernées pour fournir des services culturellement adaptés ont été recommandés.

La situation n’a fait qu’empirer pendant la pandémie, avec des prix qui continuaient de grimper, tandis que des familles ont perdu des sources de revenus et les services d’aide ont été limités par les restrictions sanitaires.

M. Iveson a déclaré que le marché de l’habitation en pleine ébullition préoccupe les dirigeants municipaux. Ces derniers craignent que les familles de la classe moyenne ne soient plus capables d’acheter une maison et que les citoyens à faible revenu soient incapables d’y trouver un loyer abordable.