Les profits faramineux que réalisent ces temps-ci les sociétés minières de la Côte-Nord rendent les travailleurs gourmands. Sans contrat de travail, les 2000 syndiqués d’ArcelorMittal à Port-Cartier et au mont Wright, près de Fermont, menacent de déclencher une grève samedi midi.

Le prix du fer a dépassé ces derniers jours son sommet de 2011 à plus de 190 $ US la tonne de concentré à 62 %. Le minerai de la Côte-Nord, concentré à 66 %, se vend à prime, au-dessus de 200 $ US la tonne. À titre de comparaison, le prix était tombé sous les 40 $ US la tonne en 2015.

Une entente de principe a été rejetée par les syndiqués vendredi dernier. Une rencontre avec le conciliateur a eu lieu mardi. Une seconde rencontre est prévue ce vendredi. « On est juste sur le bord d’un conflit de travail, a dit jeudi Nicolas Lapierre, coordonnateur régional du Syndicat des Métallos. On retourne à la table de négos vendredi matin. Si jamais il n’y a pas de règlement, samedi midi, il y a déclenchement d’une grève générale illimitée », lance-t-il.

La question des salaires et du régime de retraite constitue la pierre d’achoppement, selon le syndicat. « Les offres présentées étaient insatisfaisantes, particulièrement dans le contexte où le prix du minerai est au-dessus de 200 $ US la tonne, a indiqué M. Lapierre. Ça fait longtemps qu’on a vu ça. À ce prix, les travailleurs veulent passer à la caisse. Il faut que la part du gâteau augmente. »

D’après le représentant syndical, la population ne s’inquiète pas outre mesure de l’impact d’un conflit de travail sur l’économie régionale. « Des votes de grève et des ultimatums, ça fait partie de la réalité quand on négocie dans le monde minier. Ce sont des travailleurs qui n’ont pas de problème à s’assumer quand il le faut. Pour l’instant, le risque de grève, personne ne s’offusque beaucoup de ça. »

Chez l’employeur, on insiste sur l’importance de rester concurrentiel quand le prix baissera, ce qui est inévitable dans un marché cyclique comme celui du fer.

« On est disposés à poursuivre la négociation à la table avec les représentants syndicaux. Notre objectif demeure d’en venir à une entente négociée et c’est dans cet esprit que l’on continue à travailler », a dit au téléphone Annie Paré, directrice des communications d’ArcelorMittal Mines et Infrastructure Canada.