(Québec) Le gouvernement Legault offre une aide de « redémarrage » aux commerces et entreprises qui ont obtenu mardi le feu vert pour la réouverture de leurs portes le 8 février. Ce soutien additionnel peut atteindre jusqu’à 15 000 $ par mois pour les entreprises qui ont dû interrompre leurs activités pendant le confinement.

Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a confirmé ces nouvelles mesures au lendemain de l’annonce par le gouvernement de la reprise graduelle de l’économie du Québec.

Québec prolonge essentiellement le soutien offert par l’entremise du volet Aide aux entreprises en région en alerte maximale (AERAM) qui permet un remboursement des frais fixes d’une entreprise fermée. Un entrepreneur pourra donc profiter de ce remboursement pendant un à deux mois supplémentaires malgré la réouverture.

L’AERAM est une mesure qui couvre « la portion des frais non réclamés dans le cadre d’un autre programme gouvernemental ». Il permet aussi à des entreprises, comme des restaurants et des cinémas, d’obtenir un « pardon de prêt » pouvant aller jusqu’à 15 000 $ par mois afin de payer certains « frais fixes » admissibles.

« Je pense quand même que le programme de l’AERAM, combiné à ce qu’on fait présentement, devrait [donner] de l’oxygène, notamment aux restaurateurs », a indiqué le ministre Fitzgibbon, en mêlée de presse mercredi.

Une entreprise qui a été fermée pendant 90 jours ou moins pourra recevoir la somme maximale de 15 000 $ par établissement. Pour un commerce fermé pour une période de plus de 90 jours, cette somme additionnelle peut atteindre 30 000 $, soit 15 000 $ par mois.

Les restaurants par exemple en zone orange, qui vont rouvrir le 8 février, vont avoir droit à l’AERAM pour février, mais aussi pour deux mois supplémentaires, mars et avril, même s’ils sont ouverts. C’est pour permettre une meilleure relance.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie

Québec a accordé à ce jour un total d’environ 110 millions en prêt par l’entremise de l’AERAM, dont quelque 66 millions ont été « pardonnés », a précisé M. Fitzgibbon. On ignore combien d’entreprises supplémentaires pourraient vouloir adhérer au programme alors il est difficile d’estimer combien cette prolongation coûtera à l’État. « C’est entre 25 et 50 millions », a estimé M. Fitzgibbon.

« Un bon premier pas »

Cette aide au redémarrage est un « bon premier pas », selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui se présente comme le plus important regroupement de petites et moyennes entreprises (PME) au Québec. La FCEI espère que de nouvelles mesures sont à venir.

« On a démontré que c’était possible d’améliorer des programmes, a souligné son analyste principal des politiques, Francis Bérubé, au cours d’un entretien téléphonique. Mais nous en sommes à un stade où des subventions doivent être déployées parce que la capacité d’endettement n’est pas infinie pour une PME. »

La FCEI a déjà signalé qu’environ 11 % des PME québécoises pourraient mettre la clé sous la porte d’ici l’été, ce qui mettrait à risque quelque 300 000 emplois.

Québec a autorisé mardi la réouverture de tous les commerces non essentiels, dont les salons d’esthétique et de coiffure, partout à travers la province. Les centres commerciaux pourront aussi accueillir des clients. En zone orange, le gouvernement donne le feu vert aux restaurateurs et propriétaires de gyms.

Les cinémas, théâtres et salles de spectacles pourront aussi rouvrir en zone orange à compter du 26 février.

— Avec La Presse Canadienne