Prével et TGTA, deux promoteurs immobiliers reconnus pour leur engagement indéfectible à l’endroit des quartiers centraux de Montréal, viennent d’acquérir un terrain à proximité de la future station Panama du Réseau express métropolitain (REM), en banlieue. Le terrain jouxte le terminus d’autobus de Brossard de la Société de transport de Longueuil.

Il s’agit d’un lot d’environ 80 000 pieds carrés ayant façade sur la rue Panama sur lequel était érigé jusqu’à l’an passé la Place Panama, un mail linéaire alignant des boutiques destinées principalement à la communauté chinoise. La galerie marchande a été démolie en 2020.

« On est toujours des tripeux de Montréal », se défend Laurence Vincent, présidente du Groupe Prével, quand La Presse la questionne sur son intérêt soudain pour la banlieue. Le REM vient changer la donne. Avec le train qui passe toutes les deux minutes et qui vous amène au centre-ville, on peut y avoir une vie urbaine, sans voiture, même si on est de l’autre bord du pont. Avec le REM, [le secteur de la station Panama] c’est autant Montréal que bien des projets que l’on construit en périphérie du centre-ville. »

C’est Montréal qui s’agrandit.

Laurence Vincent, présidente du Groupe Prével

« Pour nous, poursuit-elle, c’est encore une occasion exceptionnelle. Arriver dans un secteur qui a un fort potentiel où on est les pionniers qui viennent insuffler une nouvelle vision pour le quartier. »

Prével est connu pour la conception de milieux de vie à l’intention des premiers acheteurs dans les quartiers centraux de Montréal. Le promoteur a été le premier à s’aventurer dans Griffintown, bien avant Devimco. Il s’attaque maintenant au quartier Sainte-Marie dans le Centre-Sud, au pied du pont Jacques-Cartier. Le fait que Prével sorte ainsi de l’île de Montréal ne passe pas inaperçu.

« C’est un site extraordinaire, dit pour sa part Martin Galarneau, associé chez TGTA, partenaire dans le projet. Avoir la possibilité de travailler sur une requalification de site comme celui-ci à côté de la station du REM, c’est très excitant. »

TGTA est une société issue de l’éclatement de Thibault Messier Savard. À Montréal, elle a transformé les alentours de la station De Castelnau en un quartier résidentiel au sud du parc Jarry. Elle a aussi reconverti une ancienne frange commerciale désaffectée en copropriétés près de l’édicule de la station de métro Henri-Bourassa dans Ahuntsic. Actif aussi dans le bureau, TGTA a métamorphosé une usine de textile en un QG de l’intelligence artificielle dans le quartier Mile-Ex.

Les deux promoteurs font déjà équipe dans le projet Esplanade Cartier, au pied du pont Jacques-Cartier.

Le prix de la transaction pour le terrain de la rue Panama n’a pas été divulgué. Le vendeur est l’exploitant de centres commerciaux de proximité First Capital. Après cette transaction, la société cotée en Bourse détient encore deux terrains dans le quadrilatère stratégique formé de l’autoroute 10, du boulevard Taschereau, du boulevard Pelletier et de la rue Panama. La société détient aussi Place Portobello sur Taschereau, à l’ouest de l’A10.

Pour leur terrain de la rue Panama, Prével et TGTA prévoient un projet mixte avec du bureau, des commerces et du résidentiel. Le zonage permet de bâtir environ 1 million de pieds carrés de plancher dans différents immeubles de volumétrie variable. Le zonage permet des tours d’un maximum de 25 étages à certains endroits du quadrilatère.

La Presse a aussi appris que ce sont les bâtiments de Prével et de TGTA qui sortiront de terre en premier dans ce quadrilatère. First Capital construira ensuite sur ses propres terrains.

Prochaines étapes

Le duo doit rapidement s’adapter à la ville de Brossard, comprendre la vision de la municipalité pour le secteur et travailler avec les parties prenantes afin d’arriver à concevoir un projet TOD (projet immobilier axé sur le transport collectif), « le premier quand on sort de Montréal », fait remarquer Laurence Vincent, qui entend bien marquer le coup ou « faire un statement », comme elle dit.

Au printemps, le duo voudrait bien être en mesure de présenter publiquement un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA). Il souhaite ensuite mettre en marché la première phase dès cette année.

— Avec Marie-Eve Fournier, La Presse