À la semaine de relâche, les files de voyageurs en attente à l’aéroport devraient être moins longues que pendant les Fêtes. Pour le moment, les réservations pour des forfaits vers des destinations soleil sont peu nombreuses, affirment les différentes agences contactées par La Presse. Si le nombre de cas de COVID-19 diminuait en février, le téléphone pourrait toutefois recommencer à sonner.

« Dire qu’on vend des voyages pour la semaine de relâche, c’est complètement ridicule, ce n’est vraiment pas le cas, lance sans détour Moscou Côté, président de l’Association des agents de voyages du Québec (AAVQ), qui dirige également une agence à Montréal. Il n’y en a pas, de demande. Ceux qui ont réservé pour la semaine de relâche l’ont fait à l’automne quand tout semblait se replacer et que ça allait de mieux en mieux », dit-il, ajoutant dans la foulée que beaucoup annulent en ce moment leur séjour au soleil.

« Depuis janvier, on n’a aucune demande pour de nouvelles réservations ou très, très peu. On roule à moins de 1 % [du rythme de] l’an passé à pareille date. C’est négligeable. »

Si de nombreux Québécois, malgré le message du gouvernement demandant d’éviter les voyages non essentiels, ont fait leurs valises pour aller s’étendre à l’ombre des palmiers pendant le congé de Noël, la situation ne sera pas la même pour la semaine de relâche scolaire, qui a généralement lieu à la fin du mois de février ou au début du mois de mars, selon M. Côté.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Moscou Côté, président de l’Association des agents de voyages du Québec

Depuis qu’il y a l’obligation de passer des tests [avant de rentrer au pays], les réservations ont piqué du nez. Ça refroidit énormément de monde. C’est rendu que ce n’est plus plaisant [de voyager].

Moscou Côté, président de l’Association des agents de voyages du Québec

Rappelons que, pour le congé scolaire, plusieurs transporteurs et agences de voyages affichent en ce moment des prix alléchants pour des clients en manque de soleil et de chaleur. Vérification faite sur différents sites d’agences, pour une famille de quatre, il est possible de dénicher – pour cette période normalement achalandée – des forfaits coûtant entre 3500 $ et 5000 $ dans un hôtel cinq étoiles.

« Il est clair que les restrictions d’entrée à destination et la quarantaine imposée au retour au Canada ainsi que les déclarations récentes des autorités gouvernementales limitent les réservations et retardent les projets des voyageurs », ajoute pour sa part Debbie Cabana, porte-parole de Transat.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Les consignes sont claires pour les voyageurs qui reviennent de voyage.

Pour Lyne Rose, présidente de Voyages Bergeron, « c’est carrément la conscience d’en finir avec cette pandémie-là » qui fait en sorte que les gens seront plus nombreux à rester au Québec cette année.

Est-ce qu’il y a des réservations ? Non. Les gens ne sont pas des fous. Les gens écoutent les consignes. On fait des annulations. Je suis un peu tannée qu’on mette toute la faute sur les voyageurs.

Lyne Rose, présidente de Voyages Bergeron

Mme Rose croit également que la donne a changé depuis les Fêtes.

« Ceux qui ont réservé pour Noël, ils ne savaient pas que la pandémie était pour aller comme ça, soutient-elle. Ils réservaient autour du 1er décembre [alors que la situation] n’était pas aussi grave. »

Moins de cas, plus de réservations ?

Toutefois, Moscou Côté croit que la situation pourrait changer. L’appel du Sud risque de revenir si la situation s’améliore. « C’est souvent une question de perception, cette chose-là, dit-il. Si les cas de COVID-19 descendent en bas de 1000 cas ou de 500 cas au mois de février, probablement qu’il va y avoir une recrudescence des réservations pour les semaines futures. »

Les gouvernements fédéral et provincial ont continué à marteler mardi le même message : il faut éviter tout voyage non essentiel. Or, le discours des politiciens en début de semaine aurait eu peu d’effet sur les ventes de voyages. « Ce message, il n’est pas nouveau, rappelle Justin Bordeleau, copropriétaire et vice-président de Voyages Arc-en-ciel, qui possède trois succursales dans la région de Trois-Rivières. Nous, c’est vraiment au ralenti. On ne fait aucune promotion, aucune publicité. »

« Les ventes étaient déjà à zéro, tient à souligner Moscou Côté. On est déjà noyés. C’est sûr que ce n’est pas positif comme commentaire, sauf que ça ne va avoir aucune incidence sur les ventes, je n’en avais pas. »