Exprolink, constructeur québécois des petits véhicules de nettoyage urbain Madvac, a aspiré plus gros que lui : l’entreprise de Longueuil vient d’acquérir la gamme complète des véhicules d’entretien de chaussée Excelway, du constructeur espagnol AUSA.

Soutenue par le Fonds de solidarité FTQ, cette acquisition, la première de l’entreprise, s’inscrit dans un plan d’investissements de 30 millions sur trois ans qui devrait créer une centaine d’emplois.

« Pour nous, c’est majeur », affirme Louis-Martin Durand, vice-président du développement des affaires d’Exprolink et coassocié avec son président, Jean Bourgeois.

« Notre marché naturel est très municipal. On se concentrait dans les voiturettes-aspirateurs et les petits balais compacts, destinés, par exemple, aux pistes cyclables et aux trottoirs. »

L’acquisition d’Excelway lui permet d’ajouter des véhicules-aspirateurs d’une capacité de 2 m⁠3 et 4 m⁠3 à ses propres voiturettes de 1 m⁠3.

« On vient bonifier notre gamme actuelle dans l’équipement de nettoyage, mais on vient également l’élargir avec leur offre de châssis multifonctionnels. Ce qui nous intéressait beaucoup là-dedans, c’est que leur philosophie de développement de produit a été basée sur des équipements très polyvalents. »

Les véhicules Excelway, légèrement plus gros, sont conçus pour accueillir sur l’avant et sur la plateforme arrière divers accessoires amovibles pour l’été ou l’hiver : aspirateur, réservoir d’arrosage, benne, chasse-neige, brosse de déneigement…

Avec cette gamme plus complète, « on s’attaque maintenant au marché de la maintenance extérieure ».

AUSA voulait se défaire de sa gamme de véhicules d’entretien de chaussées pour se concentrer sur ses véhicules industriels.

« Nous achetons les actifs : la propriété intellectuelle, les dessins, les gabarits… On rapatrie tout ça pour produire les différents modèles ici. »

L’entente inclut une banque d’heures de consultation avec l’équipe d’ingénierie d’AUSA pour soutenir Exprolink dans la transition.

En voie d’électrification

Exprolink a entamé en 2018 l’électrification de sa gamme de véhicules à moteur diésel, qu’elle entend achever d’ici la fin de 2023. Ses premiers véhicules électriques, les voiturettes-aspirateurs LR50e et LN50e, seront commercialisés en février 2022.

S’engageant sur la même voie, les véhicules Excelway, dont les moteurs diésel ne répondaient pas aux normes nord-américaines, seront entièrement électrifiés avant d’être mis en production au Québec.

Sans pour autant perdre la qualité du design, « on veut américaniser une technologie européenne », indique Louis-Martin Durand.

Exprolink a créé sur mesure une expression pour décrire ce type de produits : des « véhicules électriques vocationnels », ou VEV.

« On se lance dans les VEV. C’est un marché en croissance, et qui est plus facile à électrifier que les gros camions de vidanges, par exemple. »

Si tout se déroule comme prévu, le premier Excelway électrique devrait sortir de la chaîne d’assemblage à la mi-2023.

« On se donne un an et demi. »

La marque Excelway demeurera pour identifier les véhicules multifonctionnels d’Exprolink. Ses véhicules-aspirateurs et véhicules-balais adopteront la marque bien connue Madvac.

Voir grand

Exprolink, qui compte 38 employés, prévoit fabriquer 150 petits véhicules en 2022.

L’entreprise a vu ses ventes tripler au cours de la dernière année.

La pandémie n’y est pas étrangère : de nombreuses municipalités ont vu leurs artères parsemées de masques jetés ou perdus. « On s’est fait appeler pas mal, confie Louis-Martin Durand. On a les véhicules idéaux. »

L’entreprise prévoit assembler 500 véhicules par année en 2026.

Avec l’élargissement de sa gamme et les prix plus élevés des véhicules électriques, Exprolink espère avoir alors quintuplé son chiffre d’affaires, pour le porter à 80 millions.

Pour l’instant, 70 % de sa production est exportée, la majeure partie aux États-Unis, mais également au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est.

Exprolink ne fabriquera aucun véhicule en Espagne, mais la gamme Excelway, une fois électrifiée en Amérique, lui ouvrira éventuellement une porte d’entrée sur le marché européen, duquel elle est pour l’instant absente.

L’entreprise voit grand. Elle espère ouvrir d’ici 24 mois un centre d’assemblage léger aux États-Unis.

Elle entrevoit aussi un marché pour le châssis polyvalent des véhicules multifonctionnels Excelway.

« On pourra vendre le châssis électrique à d’autres manufacturiers, qui pourraient, par exemple, installer une minibenne de collecte d’ordures ou faire un minicamion de pompage d’égout », décrit Louis-Martin Durand.

Toutes ces aspirations nécessiteront un déménagement dans une plus vaste usine d’ici 18 mois.

XNRGY double la superficie de son usine à peine ouverte

PHOTO FOURNIE PAR XNRGY CLIMATE SYSTEM

L’usine de XNRGY Climate System, à Montréal

Elle n’a pas froid aux yeux. XNRGY Climate Systems, jeune entreprise de conception et de fabrication de systèmes de climatisation perfectionnés, doublera la superficie de son usine montréalaise, qui vient pourtant à peine d’entrer en activité. Son le projet a été lancé en 2017 par un groupe d’experts. Ses systèmes de climatisation sur mesure, axés sur la réduction de l’empreinte carbone et de la consommation d’énergie, sont destinés principalement aux grands centres de données, aux établissements de santé, aux salles blanches et autres installations de sciences de la vie. « Il a fallu deux ans pour structurer le financement et trouver le site », a informé par courriel John Gocek, vice-président aux finances de l’entreprise. « Après deux ans de délais causés par l[a] COVID, XNRGY est enfin en production. » À peine terminée, l’usine doit déjà être agrandie. « La demande est très forte, constate-t-il. Les contrats de taille débloquent et la première phase de l’usine sera [au maximum de sa] capacité en 2022. L’agrandissement qui a été prévu peut donc aller de l’avant. » Les travaux, qui ajouteront 100 000 pi⁠2 aux 150 000 pi⁠2 actuels, commenceront en mars 2022 et seront exécutés en octobre suivant. L’entreprise emploie actuellement 78 personnes. Ce nombre doublera quand l’agrandissement sera fonctionnel.

Chlorophylle : nouveau magasin et ancien logo

PHOTO FOURNIE PAR CHLOROPHYLLE

Le nouveau magasin ouvert dans la Place de la Cité, à Québec, affiche l’ancien logo de Chlorophylle.

Le nouveau magasin ouvert dans la Place de la Cité, à Québec, affiche l’ancien logo de Chlorophylle – une crête de soleil levant sur un trait d’horizon vert. Ce n’est pas une erreur. L’entreprise fondée au Saguenay en 1980 a renoué avec son logo d’origine il y a quelques semaines. « On l’associe au succès de l’entreprise, tout d’abord, mais c’est aussi lui qui représente le mieux les valeurs de Chlorophylle », a indiqué dans un communiqué la directrice au marketing, Claude Laroche. L’entreprise l’avait abandonné depuis une vingtaine d’années. L’ouverture de la nouvelle boutique de la Place de la Cité, conçue par le designer Marc-Antoine Duhaime, a nécessité un investissement de plus de 200 000 $. Propriété de l’entreprise familiale Côté-Reco depuis mai 2019, Chlorophylle a lancé ces derniers mois un nouveau site web et a engagé quatre nouveaux designers de vêtements et de chaussures. Elle s’appuie sur 11 boutiques d’entreprise, 2 boutiques franchisées et un réseau de détaillants. Chlorophylle s’était placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité en décembre 2015, avant de lancer une restructuration l’année suivante.

Alfred Technologies veut percer aux États-Unis

Débouché américain pour le spécialiste de la gestion d’inventaire et d’approvisionnement de vins Alfred Technologies. L’entreprise de Québec a annoncé qu’elle traverserait résolument la frontière dès 2022. Fondée en 2008, Alfred Technologies propose notamment une application qui, autour d’un concept d’inventaire perpétuel, élimine les inventaires périodiques et réduit au minimum le temps consacré à la gestion des stocks. Sa percée du tonneau américain s’effectuera en deux étapes : une participation au Consumer Electronics Show, à Las Vegas, qui se déroulera du 5 au 8 janvier prochain, et l’ouverture d’un bureau à San Francisco. Comme son nom l’indique, la foire – commerciale – se consacre aux produits électroniques et non aux spiritueux. L’ouverture d’un bureau à San Francisco se justifie par la proximité des grandes régions vinicoles américaines et de la Silicon Valley, capitale mondiale de la recherche et développement en intelligence artificielle. La plateforme de gestion d’inventaire et d’approvisionnement de vins et de spiritueux Alfred 4.0, destinée à l’industrie de la restauration et de l’hôtellerie, sera proposée au marché nord-américain dès le 3 janvier prochain.

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C’est le rang de la vague de COVID-19 qui menace d’engloutir les PME québécoises. Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, une entreprise québécoise sur quatre risque de couler avant d’atteindre le rivage de la fin de 2022. Seulement 35 % des PME de Montréal et 38 % de celles de Québec ont retrouvé un niveau de ventes normal, soutient l’organisme. Et tout cela avant l’arrivée du variant Omicron.