(Ottawa) Les députés de l’opposition se préparent à examiner les prochains programmes d’aide fédérale liés à la pandémie et à interroger la ministre des Finances Chrystia Freeland sur plusieurs sujets économiques.

Les 12 membres du comité permanent des Finances se rencontreront lundi afin d’élire un président et d’étudier un projet de loi sur l’aide fédérale avant un vote final qui doit se dérouler avant l’ajournement des Fêtes, dans deux semaines.

En échange d’un examen rapide, les libéraux ont accepté que Mme Freeland soit interrogée pendant au moins deux heures par le comité.

Les élus de l’opposition auront l’occasion de poser des questions à Mme Freeland sur divers enjeux économiques intérieurs et les réponses du gouvernement fédéral à la pandémie.

Le porte-parole du NPD en matière des finances, Daniel Blaikie, prévoit demander à Mme Freeland comment empêcher des familles à faibles revenus à subir des baisses de prestation d’Allocation canadienne pour enfants ou du Supplément de revenu garanti après avoir bénéficié de la Prestation canadienne d’urgence ou l’une des trois prestations de relance fédérales

Le NPD veut aussi soulever le cas des milliers de Canadiens qui ne peuvent pas recevoir une aide.

« Les libéraux se vantent d’une reprise qui ne laisse personne derrière, mais ce n’est pas ce que son projet de loi réussira, affirme M. Blaikie. Alors que l’inflation grimpe et que nombre de Canadiens éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts, le projet de loi du gouvernement démontre que les libéraux ont choisi de laisser tomber les plus vulnérables. »

Les membres du comité doivent décider quand Mme Freeland viendra témoigner.

Son cabinet a déclaré dimanche que le gouvernement espérait que le comité bouge rapidement. « Nous exhortons tous les partis à collaborer avec nous pour adopter rapidement le projet de loi et appuyer sans retard les Canadiens », a écrit la porte-parole de Mme Freeland, Adrienne Vaupshas.

Le gouvernement propose une aide plus ciblée aux entreprises gravement touchées et aux travailleurs en confinement, ainsi que des semaines supplémentaires de prestations d’urgence qui avaient expiré il y a quelques jours à peine.

Selon lui, l’aide tous azimuts n’est plus nécessaire puisque l’économie s’est grandement relevée de la pandémie.

L’économie canadienne a progressé à un taux annualisé de 5,4 % au troisième trimestre clos à la fin septembre, un résultat légèrement inférieur aux prévisions de la Banque du Canada.

Le marché du travail du Canada a résisté davantage au choc de la COVID-19 en créant 153 700 emplois en novembre, poussant le taux de chômage à un creux de l’ère pandémique et propulsant la part du noyau de la population active ayant un emploi à un niveau record.

Mais la relance se fait attendre dans certains secteurs comme le tourisme. Les nouveaux variants de la COVID ajoutent à l’incertitude ambiante.

« Les gens doivent savoir que leurs revenus seront stables si un nouveau confinement est imminent, s’ils doivent rester à la maison parce qu’ils sont malades », a rappelé une économiste du syndicat Unifor, Kaylie Tiessen, vendredi.