(Montréal) Le syndicat qui représente les quelque 800 employés des entrepôts de la Société des alcools ainsi que ceux qui sont affectés à l’approvisionnement des succursales ont déclenché une grève illimitée lundi matin à 5 h.

La section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, a expliqué dimanche en être venue à cette décision à la suite des derniers développements dans ses discussions avec la direction de la SAQ.

« Pour l’instant, c’est une grève sans limites. Mais on est en pourparlers avec l’employeur et mardi, on va négocier. Et j’ai entendu l’employeur me dire que mardi, il arriverait avec des offres substantielles. On va voir », a affirmé en entrevue dimanche Michel Gratton, conseiller syndical au SCFP pour ce dossier.

Le syndicat des employés d’entrepôt avait débrayé durant une seule journée, le 16 novembre.

Le débrayage d’une journée avait eu pour effet de rompre la chaîne d’approvisionnement vers les succursales qui, elles, restent ouvertes, puisque les travailleurs y sont membres d’un autre syndicat.

Le 16 novembre, la direction de la SAQ avait expliqué avoir dû s’adapter à la situation tant bien que mal, afin de « minimiser les effets » de la grève sur ses activités et sur la clientèle.

Les livraisons prévues cette journée-là avaient été annulées et celles du reste de la semaine risquaient d’être reportées, avait aussi expliqué la direction de la SAQ.

Peut-être pas pour longtemps

Bien que la grève soit déclarée illimitée, une rencontre de négociation est prévue avec la direction de la SAQ, mardi. Et, si le syndicat obtient l’engagement qu’il veut de la part de la direction, il pourrait mettre fin à sa grève dès lors, a indiqué M. Gratton.

Le conseiller syndical a expliqué s’être résigné à faire la grève, à la suite d’une décision de la direction de la SAQ de chercher à faire affaire avec d’autres entrepôts ayant de la main-d’œuvre.

Comme les travailleurs ne sont pas en grève, la direction de la SAQ peut le faire parallèlement aux tâches exécutées par ses propres employés, a expliqué M. Gratton.

Le syndicat a donc décidé de déclencher la grève, ce qui aura pour conséquence d’interdire une telle pratique de l’employeur, puisqu’il s’agirait alors d’un recours à des travailleurs de remplacement durant une grève.

« Ils nous forcent à faire la grève, parce que si je ne suis pas en grève, ils ont le droit d’utiliser des gens pour soit vider ou transvider des contenants et des palettes de bouteilles, et faire l’emploi, en parallèle, de mes travailleurs. Mais si je suis en grève, ils deviennent officiellement des scabs », a expliqué M. Gratton.

Le Code du travail interdit le recours à des travailleurs de remplacement, communément appelés scabs, durant une grève.

Plusieurs points sont en litige dans le cadre de cette négociation, dont les salaires, la santé-sécurité au travail, le statut précaire de plusieurs employés, les heures supplémentaires et les assurances collectives, a souligné M. Gratton.