La cheminée ou l’écran d’ordinateur pour le père Noël ? L’idée d’un rassemblement du temps des Fêtes virtuel avec boîtes à lunch encore cette année en démoralise beaucoup. Les employeurs ne sont cependant pas tous enclins à réserver une salle pour des festivités en personne. Et ceux qui osent se posent bien des questions.

« C’est un casse-tête pour les entreprises, cette année, lance Mirella Di Blasio, présidente de Lulu évènement. C’est tellement nébuleux en ce moment pour les employeurs sur le plan des règles sanitaires. »

En août dernier, La Presse a écrit que des entreprises avaient réservé leurs date et salle de célébrations du temps des Fêtes, mais restaient sur le qui-vive, au cas où les cas de COVID-19 augmenteraient de façon importante et qu’ils feraient moduler les restrictions gouvernementales.

À quelques jours de décembre, les directions sont toujours dans le flou. « Effectivement, les partys du temps des Fêtes deviennent un vrai casse-tête pour les comités organisateurs, dit Julie Lajoie, directrice générale d’Altrum Reconnaissance. Il y a la crainte de changements de directives de la Santé publique, mais on se pose aussi la question : comment arriver à être inclusif si l’ensemble de mes employés n’ont pas le passeport vaccinal ? »

Ainsi, 50 % de la clientèle de Lulu évènements a opté pour un évènement virtuel encore cette année, mais interactif. « Grâce à une plateforme expérientielle, les gens peuvent communiquer entre eux et faire des activités », indique Mirella Di Blasio.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Mirella Di Blasio, présidente de Lulu événements

Chez SatelliteWP, on adoptera sûrement de nouveau la formule traiteur-boîte à lunch au bureau de 2020. « Une personne parmi les sept employés n’est pas vaccinée pour des raisons que je juge légitimes, explique Maxime Jobin, cofondateur de l’entreprise de maintenance de sites web WordPress. Ce serait plate de lui dire : “Vis avec les conséquences, si on décide de sortir du bureau.” J’essaie de faire le maximum pour que tout mon groupe soit présent. »

« On ne peut pénaliser ceux qui ne sont pas doublement vaccinés, estime aussi Mirella Di Blasio. Surtout qu’on est dans une ère où on prône la diversité et l’inclusion. C’est compliqué, mais il y a moyen d’organiser des évènements plus sûrs. »

Selon Altrum Reconnaissance et l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, en 2021, les entreprises considèrent un évènement en personne en petits groupes, par équipe, des cadeaux livrés aux employés, un spectacle (humour, musique) en virtuel ou encore des activités comme les quilles. Les choix sont aussi faits en jaugeant la tolérance des gens à se voir de près.

Le choix du bar

Chez Lulu évènements, on note que plusieurs organisations ont choisi de célébrer dans un bar ou un resto avec un DJ. « Dès qu’on a un permis de bar, les règles s’assouplissent, constate Mirella Di Blasio. Les salles banquets sont assujetties à des règles plus sévères. On ne peut danser, on est assis comme à un congrès. Il faut songer à des endroits où on ne penserait pas aller habituellement. »

Les 30 employés de Fertilys ont opté pour une telle formule cette année. Et la réservation du restaurant s’est faite il y a à peine quelques jours. « C’est près de notre clinique et on va danser, résume Sébastien Témoin, vice-président à la stratégie et au développement des affaires de Fertilys. L’an dernier, on a donné des cadeaux aux employés. Comme on est dans le milieu médical, on devait s’assurer qu’aucun employé n’entre contaminé à la clinique. Cette année, ils ont demandé de passer du temps ensemble autour d’une table. Et c’était faisable comme ils sont tous vaccinés et qu’ils se côtoient déjà au travail tous les jours. »

Même s’il est difficile de savoir exactement ce qui est permis ou non, il était impensable pour Fertilys de ne pas réunir les employés. « Ils sont fatigués, car ils travaillent très fort, note Sébastien Témoin. Il faut une soupape. L’organisation doit les appuyer, les remercier et organiser quelque chose qu’ils aiment. Si on nous avait demandé du karting, c’est ce qu’on aurait organisé. C’est important de passer du temps ensemble… dans le cadre permis par le gouvernement. Un party de Noël est une petite parenthèse dans notre quotidien. »

On est sûr d’une chose toutefois chez satelliteWP : il faut y aller dans la simplicité. « Je ne sais pas ce qui s’en vient, admet Maxime Jobin. On doit réfléchir à ce qui a le moins de risque de tomber à plat et qui plaît à tous, car tout peut être remis en question à tout moment. Il faudra être à l’affût des règles du gouvernement jusqu’à la dernière minute. Au moins, on a un grand bureau où on peut se réunir de façon sécuritaire. »

Appel à tous

Que prévoyez-vous faire cette année comme rassemblement des Fêtes avec les membres de vos équipes de travail ? Rassemblement virtuel ? En personne ? Avez-vous des craintes à l’égard de ces rassemblements ? Donnez-nous votre avis et faites-nous part de vos interrogations en vous nommant. Nous pourrions publier quelques-uns de vos courriels.

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