(Houston) La route d’accès qui a été bloquée par des manifestants autochtones depuis dimanche a été dégagée par la GRC et peut désormais être utilisée pour apporter de l’eau et d’autres fournitures à plus de 500 travailleurs du pipeline, a déclaré Coastal GasLink.

Les agents de la GRC dans le nord de la Colombie-Britannique ont déclaré plus tôt jeudi qu’ils appliquaient une injonction interdisant aux manifestants de bloquer la route utilisée par les travailleurs du projet de gazoduc.

Coastal GasLink a déclaré dans un communiqué que la société avait été informée que la route n’était pas encore sécurisée pour les déplacements publics.

La GRC n’a pas indiqué si des arrestations ont été effectuées, mais une porte-parole des manifestants qui ont mis en place le blocus le long de la route a déclaré dans une vidéo publiée en ligne que les agents avaient lu l’ordonnance d’injonction, puis avaient commencé à arrêter des personnes.

Le blocus a été mis en place dimanche par des membres du clan Gidimt’en, l’un des cinq de la nation Wet’suwet’en, coupant l’accès à plus de 500 travailleurs du pipeline. Les travailleurs avaient reçu un préavis de huit heures pour quitter les lieux, a indiqué le groupe dans un communiqué.

La porte-parole du clan Gidimt’en, Sleydo’, qui se fait aussi appeler par le nom en anglais Molly Wickham, a déclaré que l’injonction ordonnée par le tribunal n’avait aucune autorité sur leurs terres.

Les chefs héréditaires Wet’suwet’en et nos clans ont pleine juridiction ici, a-t-elle déclaré dans la vidéo diffusée jeudi. Ils font intrusion, violent les droits de l’homme, violent les droits autochtones et, plus important encore, ils violent la loi Wet’suwet’en.

La porte-parole du clan Gidimt’en, Sleydo’

Cependant, un communiqué publié mercredi par le conseil élu des Wet’suwet’en a déclaré que les manifestants ne les avaient pas consultés avant de bloquer la route et que leurs actions « ne peuvent prétendre représenter les membres des Gidimt’en ou tout autre dans la Première Nation ».

Les agents ont été appelés pour porter secours alors que plusieurs centaines de travailleurs ont été « illégalement bloqués par les manifestants, qui ont également empêché des fournitures et des services essentiels d’entrer dans le camp », a déclaré la GRC dans un communiqué jeudi.

« Nous espérions qu’une solution serait trouvée sans avoir recours à l’application de la loi, cependant, il est devenu très clair pour nous que notre période discrétionnaire est arrivée à son terme et que la GRC doit maintenant exécuter les ordonnances (du tribunal). »

Le surintendant principal John Brewer a déclaré dans le communiqué que la GRC avait de « graves inquiétudes » concernant la coupe d’arbres par des manifestants, le vandalisme sur de la machinerie lourde et des dommages à la route forestière dans le but d’empêcher l’industrie et la police de passer.

Le différend concernant le gazoduc de 670 kilomètres a déjà éclaté en 2019 et 2020, et des manifestants qui ont défié l’injonction du tribunal ont été arrêtés.

L’opposition au pipeline parmi les chefs héréditaires Wet’suwet’en à l’époque a déclenché des rassemblements de solidarité et des blocages ferroviaires à travers le Canada l’année dernière. Le chef et le conseil élus de la Première Nation Wet’suwet’en et d’autres dans la région avaient approuvé le projet.

Depuis, un protocole d’entente a été signé entre les gouvernements fédéral et provincial et les chefs héréditaires Wet’suwet’en, apaisant jusqu’à présent les tensions.

Jennifer Wickham, coordonnatrice des médias pour le poste de contrôle de Gidimt’en, a déclaré que des avions affrétés avec des agents de la GRC étaient arrivés au cours des deux derniers jours et qu’un certain nombre d’arrestations avaient été effectuées jusqu’à présent, dont celles de deux aînés Wet’suwet’en.

« Je pense que c’est absolument fou qu’ils envoient tous ces membres de la GRC dans le nord en ce moment alors qu’il y a un état d’urgence dans la province », a-t-elle déclaré lors d’une entrevue, faisant référence aux inondations et glissements de terrain ayant frappé la province la fin de semaine dernière.

Le pipeline qui transporterait le gaz naturel de Dawson Creek dans le nord-est de la Colombie-Britannique à Kitimat, sur la côte, est plus qu’à mi-chemin terminé avec la quasi-totalité de la route dégagée et 200 kilomètres de la canalisation installés jusqu’à présent, a indiqué la société.