(New York) Les cours du pétrole ont accéléré lundi, les opérateurs pariant sur le fait que les appels du gouvernement Biden à augmenter la production seront ignorés par l’OPEP.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c’était le premier jour de cotation, a terminé, à Londres, en hausse de 1,18 % à 84,71 dollars par rapport à la clôture de vendredi.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre a pris 0,57 % pour finir à 84,05 dollars.

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés de l’accord OPEP+ se retrouvent virtuellement jeudi par visioconférence pour leur réunion mensuelle.

Jusqu’ici, les 23 pays producteurs s’en sont tenus au calendrier défini en juillet et qui prévoit que la production soit relevée, chaque mois, de 400 000 barils par jour, afin de la ramener progressivement à son niveau d’avant pandémie.

Dimanche, en marge du sommet du G20 organisé à Rome, le président américain Joe Biden a critiqué la stratégie de l’OPEP+.

« L’idée que la Russie, l’Arabie saoudite et d’autres producteurs majeurs ne prévoient pas de pomper plus de pétrole pour que les gens aient de l’essence pour aller au travail, ce n’est pas juste », a déclaré le chef de l’État.

Ce n’est pas le premier signal envoyé à l’OPEP+ par le gouvernement Biden, et celui-ci, comme les autres, ne semble pas émouvoir les membres, dont plusieurs ont des relations diplomatiques fraîches avec les États-Unis.

Lundi, le ministre du Pétrole du Koweït, Mohammed Al-Fares, cité par l’agence officiel Kuna, a estimé que le maintien en l’état de la stratégie définie par l’OPEP+ garantissait « une offre suffisante ».

Pour lui, cette politique « a prouvé son efficacité pour préserver l’équilibre et la stabilité des marchés » de l’or noir.

Joe « Biden a décidé de faire de ce sujet un gros dossier alors qu’il sait qu’il n’y a pas moyen qu’il obtienne ces barils en plus », a commenté Robert Yawger, responsable des contrats à terme sur l’énergie chez Mizuho Securities.

« Lorsqu’ils ont augmenté la production en 2018, le marché s’est effondré. Ils ont retenu la leçon », fait valoir l’analyste.