Les travailleurs millénariaux et de la génération Z font de la conciliation travail-vie personnelle l’une des pierres angulaires de leur vie, selon un sondage Léger mené pour le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ), dans le cadre d’un projet baptisé Travaillons ensemble. En ce sens, le télétravail sera fortement considéré par les jeunes professionnels. Avis aux employeurs qui réfléchissent à la façon de les retenir et de les attirer en cette ère de pénurie de main-d’œuvre et de réflexion sur le retour au travail post-pandémique.

47 %

C’est le pourcentage de jeunes professionnels urbains qui considéreraient sérieusement quitter la ville pour aller vivre en région si le télétravail était permis en tout temps. « C’est la donnée du sondage qui surprend le plus, alors que, pendant des années, on a parlé d’exode rural, convient Pierre Graff, président du RJCCQ. Ce pourrait être une occasion pour les régions de développer des structures et de se revitaliser. Mais les prochains mois nous montreront si cette intention se matérialise. »

Pas de retour en arrière souhaité

En tout, 9 jeunes répondants sur 10 souhaitent continuer de télétravailler après la pandémie, dont 44 % tout le temps. Environ 60 % des jeunes travailleurs auraient l’intention de quitter un employeur manquant de flexibilité et d’ouverture en ce qui a trait à l’horaire ou au télétravail. Qui plus est, 65 % pensent qu’ils pourraient accomplir leur tâche en quatre jours plutôt que cinq, donc être aussi productifs sur une plus courte période.

La santé mentale, un enjeu important

La moitié des jeunes répondants (49 %) jugent que leur santé mentale passe avant tout. Conséquemment, ils s’imposent des limites pour éviter de se brûler au travail. Par ailleurs, 51 % des répondants trouvent que les mesures prises en matière de santé mentale par leur organisation sont insuffisantes ou n’existent tout simplement pas.

PHOTO FOURNIE PAR STÉPHANE AUDET

Pierre Graff, président du RJCCQ

Le salaire en haut de la liste

Ce qui importe le plus pour les jeunes professionnels reste néanmoins le salaire, et ce, chez 60 % des répondants. « On le voit, la priorité des gens est le salaire et les avantages sociaux, indique Pierre Graff. La guerre des salaires va se poursuivre. Les PME aimeraient payer, mais la capacité n’est pas toujours là. Cela dit, plusieurs aspects du sondage sont fort intéressants. La recherche de la flexibilité des horaires ressort, ainsi que les attentes en matière de bien-être et de santé mentale. À quel point les PME seront-elles avant-gardistes sur ces plans ? Car les petites entreprises peuvent s’ajuster beaucoup plus rapidement que les grandes. »

Quel est l’objectif de Travaillons ensemble ?

Le RJCCQ a entrepris un projet de recherche étalé sur trois ans et six sondages pour comprendre les préférences en matière de conditions de travail et conscientiser les employeurs. « Des actions vont être prises, car il y a un décalage entre ce que les employeurs offrent et les attentes des jeunes, note Pierre Graff. Le Regroupement voulait ouvrir un dialogue. On va faire une tournée régionale avec d’autres organisations pour rencontrer de jeunes professionnels et comprendre les attentes de chacun. On veut jouer les entremetteurs pour motiver des changements. »