L’entrepreneur techno et activiste environnemental Dax Dasilva met sur pied un organisme de protection des écosystèmes menacés dans lequel il injecte 40 millions pour financer des projets comme la conservation du fleuve Saint-Laurent.

Le lancement de l’alliance environnementale Age of Union survient trois semaines après que Lightspeed, l’entreprise montréalaise de commerce infonuagique qu’il a fondée il y a une quinzaine d’années, ait essuyé les critiques d’un militant-investisseur.

« Je ne peux pas commenter sur ça présentement parce que nous sommes en période de silence [blackout] d’ici la présentation des prochains résultats le 4 novembre », dit Dax Dasilva, fondateur et chef de la direction de Lightspeed.

Dax Dasilva ajoute néanmoins que le rapport publié à la fin septembre par Ben Axler, de Spruce Point Capital, est un document qui sert son auteur. « Spruce Point fait de l’argent avec ça », dit-il. « Le rapport contient de nombreuses erreurs et inexactitudes. On ne peut pas en discuter aujourd’hui, mais nous le ferons le 4 novembre. »

Le vendeur à découvert Ben Axler accuse notamment Lightspeed d’exagérer la taille de son marché potentiel et ses perspectives de croissance, en plus d’affirmer que la direction manque de transparence et qu’elle ne divulgue pas suffisamment d’informations pour permettre de déterminer sa véritable croissance organique.

L’action de l’entreprise montre toujours un repli de près de 20 % depuis la présentation du rapport de Spruce Point Capital.

La direction de Lightspeed a notamment mandaté le cabinet de relations publiques National pour la soutenir.

Sentiment d’urgence

Dax Dasilva estime que les 10 prochaines années sont cruciales pour l’environnement. Il créé Age of Union en raison de « l’urgence immédiate de sauver la planète et ses espèces et écosystèmes menacés », et souhaite inspirer les gens pour que la population augmente ses efforts de conservation.

« Tous les gestes, petits et grands, lorsqu’ils sont concertés, peuvent modifier pour le mieux la trajectoire de notre planète », dit l’entrepreneur de 45 ans.

La protection de l’environnement lui tient à cœur depuis longtemps. « J’ai grandi en Colombie-Britannique entouré par la nature. Durant mon adolescence, j’ai notamment participé aux manifestations de la Bataille de Clayoquot Sound en 1993 pour protester contre l’exploitation forestière », dit-il.

« Et lorsque j’ai déménagé au Québec en 2001, je suis tombé en amour avec la nature ici. J’ai toujours voulu lancer un projet comme celui que je présente aujourd’hui », dit-il.

« Il faut changer le narratif maintenant. Si on ne le fait pas, les gens perdront espoir. Il faut montrer que des choses se réalisent en posant des gestes concrets. »

Dax Dasilva injecte personnellement 40 millions dans la création de l’organisme sans but lucratif Age of Union. Cet argent servira à financer cinq projets et de futurs efforts de conservation qui seront annoncés au fil du temps.

Un des projets est lié à la conservation du fleuve Saint-Laurent. Age of Union appuiera les initiatives en cours de Conservation de la nature Canada en finançant une amplification des actions visant à protéger l’eau et les rives du fleuve, de même que la biodiversité de sa flore et de sa faune.

Les quatre autres projets initiaux sont situés au Pérou, au Congo, en Indonésie, et en Haïti.

Le lancement de l’organisme suit la publication en 2019 du livre Age of Union par Dax Dasilva, un guide visant à inspirer les gens à devenir un acteur du changement.

L’organisme Age of Union produira notamment des courts métrages documentaires. Le premier de ces films, We Are the St. Lawrence, sera présenté en première le 26 octobre au Ritz-Carlton à Montréal.

« Le fleuve Saint-Laurent est l’un des plus grands estuaires d’eau douce au monde, représentant 20 % de la réserve d’eau douce du globe, de même que l’un de ceux présentant la plus grande biodiversité. Malheureusement, les humains ont tenu pour acquise une telle ressource », souligne Dax Dasilva.

« Nous y jetons nos déchets et l’utilisons comme autoroute pour des bateaux de marchandises, alors qu’il est aussi l’habitat d’animaux comme des baleines, des dauphins, des ours, des oiseaux et bien plus. »