(New York, Toronto) La Bourse de New York a clôturé sur une note contrastée lundi, entre inquiétudes sur la croissance et relatif optimisme quant aux publications d’entreprises.

Le Dow Jones a abandonné 0,10 % à 35 258,61 points. L’indice NASDAQ, très orienté par les valeurs technologiques, a lui gagné 0,84 % à 15 021,81 points, et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,34 % à 4486,46 points, selon des résultats définitifs.

La Bourse de Toronto a continué à progresser en territoire record, même si la séance, relativement tranquille, a été marquée par un recul du secteur clé de l’énergie.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 57,27 points pour clôturer la séance avec 20 985,37 points.

Les secteurs torontois des technologies de l’information et de l’industrie ont avancé de 1,1 % et 0,7 % respectivement, pendant que les plus importantes pertes du jour étaient celles des groupes de l’énergie et de la santé.

Le secteur de l’énergie a cédé 1,2 % en raison du recul du cours du pétrole brut et de la forte baisse de celui du gaz naturel à New York.

La forte évolution du prix du pétrole brut reflète les perspectives d’une demande robuste et la difficulté d’y répondre avec des approvisionnements adéquats.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a retraité de 4 cents US à 81,69 $ US le baril, tandis que celui du gaz naturel a reculé de 42,1 cents US à 4,99 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a cédé 2,60 $ US à 1765,70 $ US l’once, pendant que celui du cuivre a rendu 0,4 cent US à 4,73 $ US la livre.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 80,78 cents US, inchangé par rapport à celui de vendredi.

Mauvais départ

Le marché avait démarré du mauvais pied, après l’annonce d’une production industrielle en chute de 1,3 % en septembre aux États-Unis par rapport à août, quand les analystes tablaient sur une hausse de 0,2 %.

En outre, le chiffre d’août a été révisé à -0,1 % contre +0,4 % annoncé initialement.

Les indices se sont alors enfoncés brièvement dans le rouge, avant de se reprendre, les investisseurs préférant se concentrer sur des résultats trimestriels de bonne tenue plutôt que sur la macroéconomie.

« Les valeurs financières ont bien lancé la saison », a relevé Ross Mayfield, analyste chez Baird, en référence aux publications des grandes banques américaines la semaine dernière.

Selon lui, les opérateurs ont le sentiment que les entreprises « digèrent » mieux que prévu les perturbations liées aux chaînes d’approvisionnement, en surchauffe depuis plus d’un an.

Dès lors, si des chiffres un peu meilleurs ou inférieurs aux prévisions ne changeaient pas l’humeur des investisseurs, « un gros raté aurait des répercussions sur tous les marchés » financiers, selon Ross Mayfield.

Pour lui, Wall Street a intégré l’idée d’une décélération de l’économie américaine et ne s’attend plus à des surprises sur le plan macroéconomique.

Signe que le scénario central reste celui de la croissance, même moindre, avec une poussée d’inflation en toile de fond, ce qui contribue à faire remonter progressivement les taux d’intérêt.

Le taux des emprunts d’État américains à 10 ans s’affichait lundi à 1,58 %, après avoir touché 1,62 % plus tôt dans la journée, contre 1,56 % vendredi. Quant aux rendements à 2 et 5 ans, ils se situaient toujours près de leurs niveaux d’avant l’éclatement de la crise sanitaire.

Parmi les valeurs en vue lundi, le groupe de grands magasins Macy’s s’est envolé (+17,51 % à 28,25 dollars), profitant d’informations de presse faisant état d’une possible introduction en Bourse de l’activité de commerce en ligne de son concurrent Saks Fifth Avenue. Selon d’autres informations de presse, la société d’investissement Jana Partners, qui a pris une position au capital de Macy’s, encourage ce dernier à scinder également son activité en ligne du reste du groupe.

D’autres rivaux de Saks, Nordstrom (+5,48 % à 29,62 dollars) et Kohl’s (+3,47 % à 48,02 dollars) profitaient de cet élan.

Mal en point depuis le début des révélations sur Instagram et la sortie de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, Facebook relève la tête (+3,26 % à 335,34 dollars). Après avoir perdu plus de 15 % entre début septembre et début octobre, le titre a repris lundi.

Le géant américain des réseaux sociaux prévoit d’embaucher 10 000 personnes d’ici à cinq ans en Europe pour travailler sur le « métavers », considéré par les autres géants du web et du jeu vidéo comme le prochain grand saut technologique dans l’évolution de l’internet.

Apple a bénéficié (+1,18 % à 146,55 dollars) de la présentation, lundi, de plusieurs nouveaux produits, notamment une nouvelle génération d’AirPods qui permet d’utiliser la technologie d’écoute immersive Spatial Audio (le son semble venir de toutes les directions).

Le site d’annonces immobilières Zillow a dévissé (-9,45 % à 86 dollars), plombé par la suspension temporaire de son programme d’achats de biens immobiliers, destinés à être ensuite revendus par la société, une activité en plein essor actuellement aux États-Unis. Zillow entend ainsi prendre le temps de faire diminuer son inventaire existant. Son concurrent Opendoor (+3,12 % à 24,16 dollars) en a profité.

Le groupe de médias Sinclair a souffert (-2,94 % à 26,39 dollars) de la révélation d’une attaque au « rançongiciel » dont il a fait l’objet. Si les dégâts semblent avoir été circonscrits, l’incident affectait encore lundi la diffusion de publicités sur ses chaînes de télévision locales, selon l’entreprise.

À la veille du début de la cotation du premier fonds indiciel (ETF) indexé sur le bitcoin à Wall Street, un évènement considéré comme majeur pour la popularisation des cryptomonnaies, la plateforme d’échange de devises digitales Coinbase a progressé de 4,54 % à 293,34 dollars.