Après Lightspeed la semaine dernière, une autre entreprise technologique montréalaise est la cible d’un vendeur à découvert américain.

L’action de Peak Fintech a perdu 19 % de sa valeur durant la première séance boursière de la semaine à la Bourse des valeurs canadiennes (connue en anglais sous le nom de Canadian Securities Exchange) après que l’entreprise a été accusée d’avoir détourné des millions.

Les allégations sont détaillées dans un rapport publié par Grizzly Research. La direction de Peak Fintech a riposté en les qualifiant de « mensonges » et de « fabrication ».

L’action de Peak avait enregistré une ascension fulgurante depuis un an en passant de 73 cents, l’automne dernier, à un sommet de 14,50 $ il y a un mois.

Peak Fintech est la société mère d’un groupe de filiales spécialisées dans les technologies financières, qui travaillent dans le secteur des prêts commerciaux en Chine. Peak gère notamment le Cubeler Hub, un regroupement d’organisations qui facilite les relations et transactions entre ses membres, surtout chinois.

La direction avait informé les investisseurs la semaine dernière qu’elle travaillait à se conformer aux directives de divulgation fournies par la Securities & Exchange Commission pour les sociétés établies en Chine ou avec la majorité de leurs activités en Chine, et qu’elle espérait pouvoir répondre rapidement aux exigences afin que ses actions soient inscrites au NASDAQ « dès que possible ».

Dirigée par Siegfried Eggert, un investisseur – certains diront spéculateur – de la région de Philadelphie, Grizzly Research soutient avoir ses propres enquêteurs en Chine pour mener des entrevues et visiter des sites sur place au besoin.

« Nous sommes d’avis que Peak Fintech existe uniquement pour enrichir des initiés chinois aux dépens des investisseurs nord-américains grâce à des transactions fictives », est-il notamment souligné dans le rapport d’une vingtaine de pages préparé par Grizzly.

La direction de Peak Fintech soupçonne que Grizzly utilise une tactique visant à faire baisser l’action afin de couvrir sa position courte.

Ventes à découvert

Avoir une position courte est l’équivalent de vendre un titre à découvert qui positionne le détenteur pour réaliser des profits après une chute de l’action. La vente à découvert est une manœuvre par laquelle un individu emprunte une action en pensant que sa valeur reculera dans l’espoir de la racheter plus tard à un prix moins élevé.

Mercredi dernier, Lightspeed avait perdu 12 % de sa valeur après la publication d’un virulent rapport de recherche présenté par Ben Axler, de la firme Spruce Point Capital. L’action de l’entreprise montréalaise de commerce infonuagique poursuit sa glissade en Bourse depuis.

Ben Axler a notamment affirmé que Lightspeed exagère la taille, la qualité et les perspectives de croissance de ses activités, que la direction manque de transparence et qu’elle ne divulgue pas suffisamment d’informations pour permettre de déterminer sa véritable croissance organique.

Lightspeed a répliqué aux attaques en parlant « d’interprétations erronées et trompeuses ».