(Montréal) Leur grève de soir, de nuit et de fin de semaine des derniers mois n’ayant pas fonctionné à leur goût, les 1770 ingénieurs à l’emploi du gouvernement du Québec entameront une grève générale illimitée dès le 14 octobre afin de « défendre leur responsabilité professionnelle », a annoncé lundi leur syndicat.

L’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), qui regroupe des ingénieurs principalement à l’emploi des ministères du Transport et de l’Environnement, affirme que ses membres se sont prononcés à 85,5 % en faveur de la grève lors d’un vote qui s’est échelonné sur une semaine auquel 83 % d’entre eux ont participé.

Dans un communiqué, leur président affirme que le gouvernement du Québec ne donne à ses ingénieurs de l’interne « aucunement le mandat ni les outils pour assurer un encadrement et une vérification diligente » des contrats des firmes externes de génie-conseil.

« Depuis trop longtemps, on nous demande d’approuver les yeux fermés ces contrats à titre d’ingénieur. Cette situation bafoue notre indépendance et va à l’encontre de notre responsabilité professionnelle. Ce n’est plus tolérable », écrit le leader syndical Marc-André Matin.

Le syndicat soutient que ses membres ne disposent pas des outils technologiques nécessaires à leur travail, de la formation à jour sur les pratiques en ingénierie, de mandats écrits « et, dans plusieurs cas, sans même l’autorisation de leur employeur de s’immiscer dans le contenu technique des plans et devis qui passent devant leurs yeux ».

Les ingénieurs avaient entamé une grève du travail de soir, de nuit et de fin de semaine à la mi-juillet, mais elle n’a, disent-ils, pas permis de faire « évoluer la position » du Conseil du trésor.

Selon le syndicat, Québec refuse de discuter des enjeux en litige, « une impasse qui ne laisse aucune autre alternative que la grève générale illimitée ».

Appelé à réagir, le cabinet de la présidente du Conseil du trésor a indiqué que le gouvernement a la « volonté de s’entendre rapidement ».

« Nous sommes toujours en négociations. Nous ne ferons pas d’autres commentaires », a poursuivi Florence Plourde, la porte-parole de la ministre Sonia LeBel, dans un bref message à La Presse Canadienne.