(San Francisco) L’agence de renseignement militaire américaine, la NSA, a décerné à Amazon un mégacontrat de nuage informatique de 10 milliards de dollars mais Microsoft a déposé un recours pour disputer ce choix, d’après des informations de presse confirmées à demi-mot par les intéressés.

« Étant donné la décision, nous avons déposé une plainte administrative devant le GAO », l’agence du Congrès chargée de contrôler le budget fédéral des États-Unis, a indiqué Microsoft à l’AFP jeudi.

« Nous exerçons nos droits légaux et allons continuer ainsi de façon prudente et responsable », a continué un porte-parole du groupe informatique. Le dépôt de plainte, mais pas le texte, est visible sur le site de cette agence, semblable à la Cour des comptes en France.

Ni Microsoft ni Amazon n’ont confirmé l’existence ou le montant du contrat.

« La NSA a récemment attribué un contrat de services de nuage informatique pour soutenir l’agence », a de son côté commenté un porte-parole de l’institution, sollicité par l’AFP. « Le candidat perdant a déposé une plainte devant le GAO. L’agence va y répondre en accord avec les règlements fédéraux ».

Selon le site d’information spécialisé Nextgov, la NSA a choisi le géant du commerce en ligne et des technologies, leader mondial du cloud, pour un contrat baptisé « WildandStormy » (« sauvage et tempétueux »), d’une valeur de 10 milliards de dollars.

Les deux voisins de Seattle se sont disputé pendant près de deux ans un autre mégacontrat de cloud de 10 milliards, attribué par le ministère de la Défense américain à Microsoft en 2019, aux dépens d’Amazon.

Début juillet, le Pentagone l’a annulé et a annoncé qu’il engagerait plusieurs compagnies à la place, à commencer par les deux rivaux, qui dominent le marché mondial de l’informatique à distance.

Baptisé JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure), ce contrat ne répondait plus aux besoins de l’autorité en raison notamment « de l’évolution des exigences » et « des avancées du secteur », a justifié le ministère dans un communiqué.

Il a été surtout retardé par la plainte déposée par Amazon, initialement considéré comme favori, peu après son attribution à Microsoft.  

Amazon accusait notamment l’ex-président américain Donald Trump d’avoir piloté le choix du Pentagone en raison de son animosité envers Jeff Bezos, son fondateur. Ce dernier est aussi propriétaire du Washington Post, un quotidien qui a publié de nombreuses enquêtes sur l’ex-locataire de la Maison-Blanche.