Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l’actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l’investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar

Quelques sociétés québécoises ont divulgué la semaine dernière des résultats trimestriels qui ont causé une forte volatilité sur le titre en Bourse.

Parmi celles-ci, on retrouve Stingray, dont la hausse des revenus, bien qu’intéressante, s’est avérée inférieure aux prévisions des analystes. Le titre a dévissé de 12 % durant la séance de mercredi avant de rebondir de 7,7 % dès le lendemain. Le fournisseur de musique est un bel exemple de ces entreprises dont les revenus se rapprochent des niveaux d’avant la pandémie, mais pour lesquelles la reprise de la valeur du cours boursier a précédé la reprise des revenus, si bien qu’elles deviennent plus sensibles à l’interprétation des résultats. L’analyste Adam Shine, de la Banque Nationale, réitère néanmoins sa recommandation de surperformance en vue d’un cours cible de 10 $.

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Bombardier a de nouveau été dans l’actualité financière, mais cette fois grâce à de bons résultats financiers pour l’activité qui lui reste, soit la production d’avions d’affaires. Des livraisons plus nombreuses que celles prévues par les analystes (29 contre 25) ont fait passer le cours de l’action de 1,50 $ à 1,70 $ en deux jours. On se rappelle que l’action ne valait que 0,30 $ il y a moins d’un an. Les analystes emboîtent maintenant le pas au marché. Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, hausse son cours cible de 1,00 $ à 2,50 $. Benoit Poirier, de Desjardins, hausse le sien de 1,00 $ à 1,75 $. Cameron Doerksen, de la Banque Nationale, dont la cible était déjà à 1,75 $, vise maintenant 1,90 $.

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La direction de Stella-Jones continue à jouer la carte des acquisitions. Le président et chef de la direction, Éric Vachon, affirmait mardi lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers que la firme poursuivait les discussions avec les mêmes intervenants qu’à la fin du trimestre précédent, qu’elle faisait des progrès et qu’elle croyait pouvoir annoncer une transaction dans un avenir rapproché. Cela n’a guère impressionné les investisseurs, car le titre a perdu près de 7 % lors des deux séances de négociation qui ont suivi. Les investisseurs semblent avoir porté leur attention plutôt sur l’annonce par la direction qu’elle réduisait ses prévisions de bénéfices de 9 % pour l’ensemble de l’année 2022. Maxim Sytchev, analyste à la Banque Nationale, n’en croit pas moins que le titre va surperformer, notant que la mauvaise nouvelle que nous réservait la direction est maintenant derrière nous.

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La direction de Saputo avait prévenu les investisseurs au début du mois de juin que les bénéfices pour son premier trimestre de l’exercice 2022 allaient être affectés négativement par divers facteurs, dont la hausse du coût de certains intrants, ainsi que les fluctuations du dollar canadien. L’annonce des résultats vendredi a confirmé la chose, les bénéfices chutant de plus de 60 % pour le trimestre. Mais le cours de l’action avait déjà encaissé le coup, passant de 43 $ à 36 $ durant la première semaine de juin, si bien qu’il était en légère hausse vendredi, malgré l’annonce des résultats.

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Les résultats de BCE ont été relativement conformes aux attentes, et le titre a ajouté 1 % à sa hausse spectaculaire amorcée au début du mois de mars. Le cours de l’action du géant des télécommunications canadiennes a gagné plus de 20 % depuis cinq mois. Par ailleurs, bien que BCE constitue une position de base dans la majorité des portefeuilles, Jérôme Dubreuil, analyste chez Desjardins, ne croit pas qu’il faut surpondérer le titre actuellement, car il ne prévoit pas d’éléments catalyseurs qui pourraient justifier une hausse supplémentaire à court terme.

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L’emploi pourrait changer la donne. Les liquidités abondantes, gracieuseté des banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), sont, au dire des experts, la principale raison qui explique la hausse des marchés boursiers qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Mais l’annonce vendredi de la création de 943 000 nouveaux emplois en juillet aux États-Unis ouvrirait la porte à l’amorce d’une normalisation de la politique monétaire, croit Mathieu D’Anjou, directeur et économiste en chef adjoint chez Desjardins. « Si la performance du marché du travail demeure robuste en août, la Fed pourrait bien décider d’annoncer une réduction de ses achats d’obligations dès sa rencontre de septembre », dit-il. Pour l’instant, cette possibilité de resserrement de la politique monétaire n’a pas freiné l’ardeur des investisseurs, les indices Dow Jones et S&P 500 ayant touché de nouveaux sommets dès l’ouverture des marchés vendredi.