Dans l’espoir d’une relance verte, d’une stimulation de l’innovation, de création de richesse et d’emplois payants, les gouvernements provincial et fédéral se sont engagés à investir 693 millions de dollars dans l’industrie aérospatiale. Les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault, qui prennent l’habitude des annonces en duo, ont fait part des montants à cette fin, ensemble, jeudi à Montréal.

Ces investissements contribueront à la création et à la pérennité de 12 000 emplois et à la création de plus de 6800 stages étudiants au Canada. Au Québec, le premier ministre Legault parle de la création de 1000 emplois rémunérés environ 80 000 $.

« Je veux que le Québec soit aussi riche que l’Ontario, ensuite que le reste du Canada et ensuite que les États-Unis, a-t-il dit en conférence de presse. On a un rattrapage à faire au Québec. Il n’y a pas de raisons d’être moins riches que l’Ontario. On est créatifs, on a les bonnes universités, des gens capables d’innover. Si on prend les bons moyens, on peut y arriver. La première façon de créer de la richesse est de produire des emplois payants. Le salaire moyen au Québec est moins élevé qu’en Ontario. Quand on se compare, on n’a pas assez d’emplois à 70 000 $, 80 000 $ par an. »

Innovation et création d’emplois

Le gouvernement fédéral va investir jusqu’à 440 millions de dollars pour soutenir des projets novateurs et pour créer des emplois dans l’industrie aérospatiale. Avec la contribution du gouvernement du Québec, c’est une aide conjointe pouvant atteindre 693 millions de dollars qui sera attribuée. Celle-ci va permettre notamment à trois entreprises, Bell Textron Canada, CAE et Pratt & Whitney Canada, de continuer à innover et de percer de nouveaux marchés. « La compétition globale est féroce à savoir qui va développer le prochain avion plus propre ou la prochaine technologie qui va révolutionner le secteur, a expliqué Justin Trudeau. Montréal est un des trois grands centres en aérospatiale, avec Seattle et Toulouse. Les investissements annoncés vont créer plus de technologies vertes et de projets verts. Certaines technologies vont prendre une décennie avant d’être mises sur pied, donc il n’y a plus de temps à perdre. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

La PDG de Pratt & Whitney, Maria Della Posta

En tout, 1,8 milliard de dollars seront investis par les gouvernements et les trois entreprises pour le développement et la commercialisation de produits et de techniques plus verts. « Juste pendant la recherche pour Bell, c’est 317 nouveaux emplois à un salaire moyen de 86 000 $ qui vont être créés, précise François Legault. Pour CAE, c’est 600 emplois à 80 000 $ par an. Et Pratt & Whitney, c’est 115 emplois d’en moyenne 100 000 $ par an. »

« Nous préparons l’électrification de l’aérospatiale et le Québec contribue à 246 millions. Il y a un prêt de 75 millions pour Bell, 150 millions pour CAE et 20,5 millions pour Pratt & Whitney », a détaillé le ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre des Finances Eric Girard.

Les annonces de jeudi ne concernaient pas que les grandes entreprises. Mélanie Joly a rappelé que son gouvernement investirait 250 millions sur trois ans dans les PME de l’écosystème aérospatial, dont 93 millions au Québec. « Afin qu’elles deviennent plus compétitives, qu’elles soient capables d’innover et devenir plus vertes », a dit la ministre du Développement économique et des Langues officielles.

Cette annonce a été bien accueillie notamment par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ). « La carboneutralité fait partie des priorités de MEQ afin d’aider les gouvernements à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, déclare Véronique Proulx, PDG de MEQ, dans un communiqué. De placer les entreprises manufacturières québécoises au centre de l’opération nous permettra de rebondir encore plus fort. Cette annonce entraînera d’ailleurs des répercussions positives pour plusieurs entreprises québécoises qui font partie de la chaîne d’approvisionnement de CAE, Pratt & Whitney et Bell Textron. »