(Québec) Les employés de l’État qui se demandent à quel moment ils pourront retourner travailler au bureau ont maintenant une date à encercler à leur agenda : le 7 septembre. Du moins, en format hybride. Dans le secteur privé, Québec rappelle que l’organisation du travail est la prérogative de chaque employeur, mais qu’il existe des normes « incontournables » pour encadrer le retour au bureau.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a annoncé mercredi le plan de retour au bureau pour les fonctionnaires qui fréquentaient avant la pandémie les édifices gouvernementaux. Cette annonce survient alors que toutes les régions du Québec sont pour l’instant au palier d’alerte vert, ce qui veut dire que le télétravail n’est plus obligatoire, quoique fortement recommandé.

Pour la fonction publique, le retour en présentiel se fera progressivement et par phases à compter du 7 septembre. Québec entend accueillir entre cette date et le 17 octobre un maximum de 50 % des employés dans leur milieu de travail, quelques jours par semaine. Les autres travailleurs poursuivront leurs tâches à distance, comme ils le font depuis le début de la pandémie de COVID-19.

À compter du 15 novembre, si la situation sanitaire le permet, le gouvernement permettra aux ministères et aux organismes d’accueillir tous leurs employés au bureau, en alternant toujours entre le télétravail et le travail en présentiel entre les équipes.

Mais dans tous les cas, « le télétravail est là pour rester », a tranché mercredi Mme LeBel, pour qui cette nouvelle façon d’organiser le travail procure de nombreux avantages, comme une meilleure conciliation travail-famille, mais aussi des économies pour l’État.

La dernière année [a été] un méga laboratoire forcé. Ça nous a démontré que ça fonctionne très bien et que ça a des avantages pour la fonction publique et pour le personnel.

Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor

Une politique-cadre

La présidente du Conseil du trésor a également affirmé que le gouvernement a préparé une politique-cadre du télétravail qui sera appliquée dès janvier 2022, si la situation épidémiologique le permet. Cette nouvelle façon d’encadrer le travail permettra entre autres à Québec de régionaliser davantage la fonction publique, a affirmé Mme LeBel.

Selon cette politique, les employés pourront faire trois jours de télétravail par semaine. Le télétravail ne sera toutefois pas obligatoire. Un employé qui désire se rendre au bureau chaque jour de travail pourra donc le faire.

C’est une nouvelle organisation du travail qui a fait ses preuves. Le 3-2, c’est-à-dire trois jours à la maison et deux jours au bureau, c’est un juste équilibre entre avoir les bénéfices du télétravail et continuer à concerter nos équipes.

Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a affirmé mercredi accueillir « positivement la proposition du gouvernement du Québec de permettre au personnel professionnel de la fonction publique de faire du télétravail trois jours par semaine, et ce, même après la fin de la crise sanitaire ».

« C’est un pas dans la bonne direction. Cependant, nous croyons que nos membres sont suffisamment professionnels pour déterminer par eux-mêmes quand leur présence est requise au bureau. La formule de deux journées par semaine obligatoires manque de flexibilité, à notre avis », a indiqué par voie de communiqué la présidente du SPGQ, Line Lamarre.

Un sondage réalisé par le SPGQ auprès de ses membres révèle également que 94 % des répondants souhaitent rester en télétravail 60 % du temps, a indiqué le syndicat.

Dans le privé, c’est autre chose

Pour le secteur privé, la situation est toutefois différente. Le ministre du Travail, Jean Boulet, a rappelé mercredi que l’organisation du travail entre le télétravail et la présence au bureau reposait d’abord et avant tout sur le principe du droit de gestion des employeurs.

Malgré tout, estime le ministre, « l’heure est à la planification d’un retour graduel et progressif » pour l’automne.

« Ce retour va exiger d’avoir des protocoles de retour au travail […] pour bien faire comprendre les tenants et aboutissants, les droits et obligations de l’employeur et du télétravailleur. […] L’annonce qui est faite aujourd’hui nous permet à tous et à toutes de nous donner un rendez-vous collectif pour que ce retour puisse se faire de manière totalement efficace », a dit M. Boulet.

Dans tous les cas, le ministre du Travail rappelle ce qui est selon lui des normes « incontournables » pour encadrer le retour au travail au bureau :

  • exclure les personnes ayant des symptômes de la COVID-19 ;
  • garder en tout temps une distanciation physique de deux mètres entre les collègues ;
  • respecter l’hygiène des mains et l’étiquette respiratoire ;
  • maintenir l’environnement de travail salubre.

« Les lois du travail s’appliquent aux télétravailleurs et à leur employeur. Les lois du travail, les droits et les obligations qui y sont prévus protègent de la même façon les télétravailleurs et les employeurs. C’est super important d’avoir une politique qui est claire et qui s’applique de façon équitable à tout le monde », a affirmé le ministre Boulet.