L’équipe Groupe Baseball Montréal de Stephen Bronfman s’est adjoint les services d’un joueur étoile en la personne de l’architecte-urbaniste Clément Demers, à qui l’on doit la réalisation du Quartier international de Montréal et la mise en place du Quartier des spectacles.

Le professeur retraité de la faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal a également siégé au comité d’experts sur la qualité architecturale pour le nouveau pont sur le Saint-Laurent. « Clément Demers travaille comme conseiller sur toutes les questions d’urbanisme et d’aménagement, ses domaines d’expertise à lui », indique Daniel Granger, porte-parole de Groupe Baseball Montréal. Il situe l’embauche de M. Demers entre la fin de 2020 et le début de 2021. Il a été impossible de parler à M. Demers la semaine dernière.

Groupe Baseball Montréal souhaite construire un stade de balle au bassin Peel, au sud-ouest du centre-ville. Jusqu’à présent, le promoteur s’est fait avare de détails en ce qui a trait à son projet. Devant l’Office de consultation publique de Montréal en octobre 2019, M. Bronfman avait parlé d’un stade vert, respectueux des principes de développement durable. En mars dernier, on a appris que son groupe avait pris contact avec le gouvernement provincial au sujet du financement de l’infrastructure. Le premier ministre Legault s’est dit prêt à en discuter.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Clément Demers, architecte-urbaniste

M. Demers a participé au nom de Groupe Baseball Montréal aux deux derniers ateliers de la concertation citoyenne sur l’aménagement du secteur Bridge-Bonaventure, les 13 et 20 mai dernier. La table est organisée par l’Institut du Nouveau Monde à la demande de la Ville de Montréal. Celle-ci avait oublié d’inviter M. Bronfman à participer aux trois premiers ateliers.

« Obsédé par la qualité des projets »

« C’est sûr que quand Clément Demers touche à un projet, le projet sera meilleur », témoigne le promoteur Christian Yaccarini, PDG de la Société de développement Angus, qui a collaboré récemment avec lui sur une réflexion au sujet du REM de l’Est. « Il est obsédé par la qualité des projets. Il sait calculer. Il ne fait pas des éléphants blancs. Il a une culture architecturale et urbanistique absolument fabuleuse. Il veut que Montréal soit belle. »

M. Demers est un défenseur de l’importance de la beauté en matière de développement urbain. Selon lui, un projet de qualité supérieure sera plus rentable pour la collectivité à la longue que le projet réalisé au plus bas coût possible. « Pour avoir du succès, il faut faire du beau. Dans la vie, c’est toujours l’effort supplémentaire qui est payant », avait-il confié à l’auteur de ces lignes en 2006 au moment où il dirigeait le Quartier international de Montréal, secteur qui se démarque par le mobilier urbain esthétique du designer industriel Michel Dallaire et la présence de la sculpture La Joute de Riopelle.

Avoir quelqu’un de sa trempe qui s’implique dans un projet fait partie de la base pour créer des conditions gagnantes.

Jean Laurin, PDG de l’agence immobilière Avison Young Québec

« Si Clément Demers s’implique dans le projet de baseball, c’est qu’il en voit le potentiel et il veut le rendre meilleur », poursuit M. Laurin, qui préside aussi le conseil de Montréal International.

En tant que coresponsable du Codex de l’Observatoire Ivanhoé Cambridge du développement urbain et immobilier, M. Demers a récemment dirigé un travail de recherche sur l’acceptabilité sociale de grands projets urbains dans le quartier Griffintown, pas loin du site projeté pour le futur stade.

Une ombre au tableau, toutefois, l’organisme (Quartier international de Montréal devenu AGIL OBNL depuis) que dirige M. Demers a été montré du doigt en 2015 par le Bureau de l’inspecteur général qui critiquait sa gestion de projet dans un contrat obtenu auprès de la Société du parc Jean-Drapeau.