La section Affaires de La Presse accorde un espace à une lettre d’opinion d’un acteur du monde des affaires. Entrepreneurs et gestionnaires, la parole est à vous. Soulevez des questions, faites partager vos expériences, proposez des solutions, exprimez vos opinions.

Le momentum est bon au Québec. La crise sanitaire tire à sa fin et l’économie repart. Pour soutenir cette erre d’aller, nos start-up d’ici constituent un vecteur clé d’accélération sur lequel nous devons miser, si nous pouvons améliorer leurs conditions de réussite.

Le mot « réinvention » est sur toutes les lèvres depuis le début de la pandémie. Il témoigne d’un besoin de revoir de façon draconienne et rapide nos façons de répondre aux changements majeurs que nous vivons. Cette capacité d’innovation est partie intégrante des start-up. Dès avril 2020, près des deux tiers des start-up avaient déjà modifié leurs priorités d’affaires pour s’adapter aux nouveaux besoins de l’économie québécoise. Pensons à CHK PLZ ou UEAT, qui ont offert des solutions de paiement et de commandes en ligne pour les restaurateurs, ou à Dialogue, propulsée au rang de licorne (1) par la demande en télémédecine. Et la nécessité d’innover sera encore plus importante dans les années à venir.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

L’entreprise Dialogue a été propulsée au rang de licorne par la demande en télémédecine.

Cela dit, la route reste longue pour que notre écosystème start-up atteigne tout son potentiel et pour que nos jeunes entreprises innovantes contribuent pleinement à l’économie québécoise. Un des premiers défis est de reconnaître les spécificités des start-up et de développer des actions appropriées pour celles-ci. Les acteurs principaux, dont les gouvernements, les entreprises établies, les organismes de soutien, doivent créer un terreau fertile pour l’émergence et la croissance des start-up.

Nous parlons d’un accès rapide aux marchés internationaux, d’une capacité d’attirer et de retenir des talents avec des compétences bien particulières, et d’un continuum d’accompagnement et de financement pour aider les innovateurs et les innovatrices à toutes les étapes du développement. Ces trois éléments, parmi d’autres défis que nous avons observés, ne répondent actuellement pas aux attentes dans notre province pour assurer un meilleur taux de succès et de survie des start-up.

Nous détenons des solutions pour répondre, à court et à moyen terme, aux défis auxquels font face les start-up. Trois de ces solutions, qui nous apparaissent prioritaires, peuvent être réalisées rapidement : un programme d’accès à un accompagnement optimal tout au long du parcours de la start-up ; un carrefour start-up de calibre international au centre-ville de Montréal ; et enfin, une plateforme activant l’hypercroissance des meilleures start-up québécoises, offrant à celles-ci des services permettant d’augmenter leurs ventes à l’étranger. Ces solutions peuvent faciliter l’émergence des prochaines Lightspeed ou Shopify au Québec.

Pour y arriver, il faut la volonté de continuer à faire du Québec un pôle d’innovation majeur, et de Montréal son cœur économique et connecté à l’international.

Plutôt que de tenter leur chance dans la Silicon Valley ou à Londres, les entrepreneurs viendraient au Québec, à Montréal, à Québec ou ailleurs dans la province, pour faire partie d’une communauté d’affaires répartie sur l’ensemble du territoire. Nous avons déjà la chance, au Québec, de vivre au sein d’une mixité d’environnements géographiques, d’industries et de talents. Profitons de ces atouts pour créer un écosystème riche et diversifié pour les start-up.

Cette volonté de créer un écosystème start-up qui peut rivaliser avec l’international est incarnée par des acteurs qui travaillent auprès des start-up sur une base quotidienne et qui ont contribué au plus récent mémoire déposé pour la nouvelle stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation du gouvernement québécois.

Pour mettre en place ces projets, et cette ambition pour les start-up du Québec, les signataires de cette lettre demandent que les gouvernements, les villes et tous les autres acteurs qui le souhaitent rejoignent notre mouvement. Tirons profit de cet élan et assurons-nous que toutes les start-up du Québec, actuelles et futures, puissent contribuer à la richesse collective du Québec.

1 Une licorne est une entreprise privée évaluée à plus de 1 milliard.

Pascale Audette, présidente-directrice générale, Carebook Technologies inc.
Delphine Beauchamp, directrice générale, La Piscine
Frank Béraud, Président-directeur, Montréal InVivo
Francis Bissonnette, président et fondateur, Batimatech
Danielle Charest, Présidente-directrice générale, Jalon
Richard Chénier, directeur général, Centech
Paule De Blois, présidente-directrice générale, Axelys
Annie-Claude Devriese, Directrice générale, Maison Notman
Patrick Gagné, président-directeur, Cycle Momentum
Cherif Habib, président-directeur général, Dialogue
Louis-Edgar Jean-François, Président-Directeur général, Groupe 3737
Philippe Nadeau, directeur général, DigiHub Shawinigan
Stéphane Paquet, Président–directeur général, Montréal International
Marina Pavlovic Rivas, cofondatrice et directrice générale, Eli
Benoit Poulin, directeur général, Institut de développement de produits
Thibault Renouf, cofondateur, Arrivage
Gilles Savard, directeur général, IVADO
Guillaume Thérien, directeur général, Zú
Luc Tousignant, directeur général, Esplanade Québec

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