La remontée de la Banque Laurentienne s’est poursuivie mercredi sur le marché boursier après la présentation d’une performance trimestrielle supérieure aux prévisions des experts.

L’action s’est appréciée de 3 % pour clôturer à 45 $ à Toronto. Le titre de la Laurentienne est à son plus haut niveau des 52 dernières semaines et affiche maintenant une hausse de 75 % depuis son creux de l’automne.

La banque a généré des profits de 53 millions durant les mois de février, mars et avril, l’équivalent de 1,23 $ par action sur une base ajustée. Cette performance a surpassé les attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice de 89 cents par action.

La rentabilité de la Laurentienne est ainsi en hausse de 500 % par rapport à la même période l’an passé.

La PDG Rania Llewellyn attribue l’amélioration des résultats au deuxième trimestre à la performance du secteur Marché des capitaux, à la diminution des provisions pour pertes sur créances et à la gestion des coûts.

Les provisions pour pertes sur créances ont diminué de 96 % sur un an pour atteindre un niveau significativement plus bas qu’anticipé par les experts. Les provisions ont reculé à 2,4 millions au deuxième trimestre alors qu’elles étaient de 54,9 millions un an plus tôt au moment où la pandémie causait davantage d’incertitude quant aux perspectives économiques.

L’analyste Mario Mendonca, de la TD, s’attendait à ce que les provisions pour pertes sur créances atteignent 17,6 millions.

Les prêts hypothécaires résidentiels sont encore une fois à la baisse, un élément d’inquiétude soulevé notamment par l’analyste Doug Young, chez Valeurs mobilières Desjardins.

De son côté, Sohrab Movahedi, de la BMO, remarque que la contraction du portefeuille de prêts dans son ensemble persiste.

PHOTO FOURNIE PAR LA BANQUE LAURENTIENNE

Rania Llewellyn, PDG de la Banque Laurentienne.

Pendant la conférence téléphonique organisée avec les analystes, Rania Llewellyn a fait écho à ces propos en affirmant qu’un examen des activités de prêts était mené. Elle a indiqué que des mesures avaient déjà été apportées pour notamment réduire la « complexité » et la « longueur des processus » d’approbation des prêts dans le but d’améliorer l’expérience client et de relancer la croissance. Elle a cependant prôné la patience. « Il faudra attendre de 12 à 18 mois avant de voir des résultats », a-t-elle dit.

La stratégie numérique de la banque fait aussi l’objet d’un examen, et Rania Llewellyn a annoncé que l’institution financière est à la recherche d’un chef des technologies. « On cherche une personne qui nous aidera à élaborer le plan d’action technologique de la banque en soutien au plan stratégique de l’organisation que nous présenterons à la fin de l’année. »

Le poste de chef des technologies sera axé sur les processus à l’interne, comme les courriels, l’équipement informatique des employés, etc., a souligné le porte-parole de la banque, Jonathan Abecassis.

La Laurentienne ne possède toujours pas d’application mobile et ne permet toujours pas le dépôt de chèques de façon électronique. « C’est un travail qui est entamé et qui n’attend pas la nomination d’un chef des technologies », a dit M. Abecassis, en précisant que le marketing numérique relève des services bancaires aux particuliers.