(Washington) Les créations d’emplois du secteur privé ont grimpé en avril aux États-Unis, en grande majorité dans les entreprises de services qui ont particulièrement souffert de la crise, selon l’enquête mensuelle de la firme de services aux entreprises ADP publiée mercredi.

En avril, 742 000 nouveaux emplois ont été créés par les sociétés privées. C’est toutefois un peu moins que les 810 000 qui étaient attendus par les analystes.  

Les entreprises des loisirs et de l’hôtellerie ont à elles seules fourni près d’un tiers de ces nouveaux emplois (+237 000), suivies de celles du commerce et transports (+155 000) et des services aux entreprises (+104 000).

Par ailleurs, les créations d’emplois en mars ont été révisées à la hausse, à 565 000 au lieu de 517 000. Il s’agissait déjà du plus fort rebond depuis septembre.

« Le marché du travail se redresse et les créations d’emplois devraient s’accélérer dans les mois à venir, alors que l’économie continuera sa réouverture plus large », a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

Le nombre total d’emplois — secteurs privé et public confondus — créés en avril aux États-Unis sera annoncé vendredi, attendu à 1 million.

Le taux de chômage devrait continuer à reculer doucement, les analystes tablent sur 5,8 %, contre 6 % le mois dernier.

La Banque centrale américaine (Fed) avait dit, lors de sa dernière réunion en mars, s’attendre à ce qu’il atteigne 4,5 % d’ici la fin de l’année.

« Il semble maintenant possible qu’il baisse encore plus. […] Je pense que le rythme des créations d’emplois va rester inhabituellement élevé au printemps et à l’été », a souligné mercredi Michelle Bowman, gouverneure de la Fed, dans un discours prononcé dans le Colorado.

L’économie américaine a en effet commencé à se redresser de la crise provoquée par la COVID-19.

Plus de 40 % des adultes sont désormais entièrement vaccinés. Restaurants, salles de sport, commerces, reprennent vie, à mesure que les différents États assouplissent leurs restrictions, permettant à l’activité économique de redémarrer après ce long sommeil.

Certains États, comme le Maryland, avancent à pas mesurés, autorisant de nouveau les restaurants à servir normalement leurs clients en terrasse et permettant aux personnes vaccinées de faire tomber les masques en extérieur. Le gouverneur de Floride a quant à lui levé toutes les restrictions.

De plus, beaucoup d’Américains ont de l’argent à dépenser, grâce aux économies faites au cours d’une année pauvre en loisirs, et à des comptes en banque remplis par les aides du gouvernement dans le cadre des différents plans de relance.

Le dernier, adopté début mars, a permis au revenu disponible des ménages de connaître sa plus forte hausse jamais enregistrée, et de faire quasiment doubler le taux d’épargne.

Cependant, bien que plus de 16 millions de personnes touchent toujours une allocation chômage, de nombreux employeurs disent avoir du mal à recruter.

En cause, la peur de contracter la COVID-19, les difficultés de garde d’enfants tant que les écoles ne sont pas entièrement rouvertes, les allocations généreuses et prolongées. Et beaucoup souhaitent, désormais, trouver un emploi qui permette de télétravailler.