Le port de Montréal a manutentionné 35,1 millions de tonnes de marchandises en 2020, une baisse de 13,5 % par rapport aux 40,6 millions de 2019, mettant fin ainsi à une série de six années record consécutives.

« On sait déjà que 2021 ne sera pas une année record », a indiqué le président-directeur général de l’Administration portuaire de Montréal Martin Imbleau, qui dévoilait lundi les résultats financiers de l’APM.

« On commence l’année 2021 avec une baisse notable de nos volumes, dont plus de 6 % pour le secteur des conteneurs, et de plus de 10 % seulement pour le mois de mars. Et ça, alors qu’on a constaté une hausse des volumes chez les ports concurrents. »

Forcés au retour par une loi spéciale après une grève de cinq jours, les débardeurs ont repris graduellement le travail en fin de semaine. « C’est un PDG soulagé qui s’adresse à vous ce matin avec la reprise des activités », a lancé le nouveau président, en poste depuis janvier.

L’année de tous les écueils

Le blocus ferroviaire de début d’année, la pandémie, la crise économique et le conflit de travail des débardeurs ont tour à tour affecté les activités du port en 2020.

À lui seul, le secteur des conteneurs a chuté de 5,5 % par rapport à 2019, avec 14,3 millions de tonnes manutentionnées en 2020.

Les 19 jours d’arrêts de travail en août dernier ont entraîné le détournement de 80 000 conteneurs, évalue l’APM. « On a pris des mois à reprendre notre rythme et à résorber la situation », a indiqué son président.

C’est toutefois le vrac liquide qui a le plus souffert de l’année pandémique. Avec la manutention de 12,4 millions de tonnes, ce secteur a connu une baisse de 24 %, « attribuable essentiellement à la chute de la consommation des produits énergétiques, due aux mesures de confinement », a commenté Martin Imbleau.

La baisse de 9 % qui a touché le vrac solide (8,4 mégatonnes) a été causée en bonne partie par le ralentissement du secteur de la construction, et dans une moindre mesure par celui de l’automobile.

Les céréales, considérées biens essentiels, n’ont pas été touchées par le conflit de travail.

La saison des croisières a été annulée en 2020. Faisant l’impasse sur l’année en cours, le port prépare la saison 2022.

En dépit de tous ces aléas, l’administration portuaire, dont les revenus d’exploitation se sont contractés à 116 millions depuis les 130 millions atteints en 2019, montre tout de même des résultats positifs, avec un bénéfice net de 16,7 millions, soit moitié moins que l’année précédente.

« Dans ce contexte, on a quand même réussi à maintenir nos charges d’exploitation, qui se sont chiffrées à 99,9 millions, en ligne avec celles de 2019 », s’est réjoui son président.

Mauvais départ en 2021

La nouvelle année s’est déjà révélée houleuse.

« On commence l’année 2021 avec une réduction notable de nos volumes, dont une baisse de plus de 6 % pour le secteur des conteneurs, et de plus de 10 % seulement pour le mois de mars. Et ça, alors qu’on a constaté une hausse des volumes chez les ports concurrents », a déclaré Martin Imbleau.

Le président de l’APM pose son diagnostic sans détour : « Les épisodes de grève et le climat d’incertitude ont eu des répercussions importantes et immédiates sur nos trafics. »

Il assure que l’APM n’appuie aucune des parties dans le conflit de travail actuel. « Mais on se désole que le contexte se soit tant dégradé. »

Il soutient n’avoir aucune difficulté à distinguer les effets de la pandémie et ceux du conflit du travail dans les résultats qu’il a présentés.

« C’est assez facile à faire parce que depuis le début de l’année, la baisse des volumes de 6 % de la manutention des conteneurs est essentiellement due à l’incertitude. Depuis la fin de l’année, les lignes maritimes nous informaient qu’elles détournaient des cargaisons et des quantités importantes de conteneurs en raison du contexte d’incertitude. Si vous regardez ce qui se passe dans les autres ports, malgré la pandémie, il y a une reprise économique et une augmentation très importante des matières envoyées par conteneur. »