Les propriétaires d’immeubles de bureaux et de commerces désertés dans les centres-villes du pays seront incités à les transformer en logements.

« Nous soutiendrons la conversion en logements abordables des espaces de bureaux vides qui sont apparus dans nos centres-villes, en réaffectant 300 millions de dollars de l’initiative Financement de la construction de logements locatifs », a annoncé lundi la ministre des Finances Chrystia Freeland dans son budget qui fait une large place à l’accessibilité au logement.

La pandémie a vidé nombre d’immeubles de bureaux de leurs occupants et laissé beaucoup de commerces vides dans les grands centres urbains, et compte tenu de l’attrait du télétravail, certains de ces espaces resteront vacants une fois la crise passée. La demande de locaux pour le commerce de détail et les bureaux a changé, reconnaît Ottawa. « Les propriétaires et les communautés peuvent saisir cette occasion pour étudier la possibilité de convertir les locaux excédentaires en logements locatifs, ce qui augmenterait l’habitabilité et le caractère abordable des communautés urbaines », peut-on lire dans les documents budgétaires.

La somme qui sera consacrée à encourager le changement de vocation des immeubles de bureaux est modeste, mais il s’agit néanmoins d’une première pour le gouvernement fédéral. Il s’agit « d’une nouvelle approche », dont l’objectif est de convertir des locaux commerciaux excédentaires en 800 logements locatifs.

C’est intéressant, estime le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. « Ça m’apparaît comme un signal de la part du gouvernement fédéral, qui veut tester des choses avec des projets pilotes », a-t-il commenté.

Selon lui, les possibilités de conversion sont probablement davantage dans les locaux commerciaux que dans les immeubles de bureaux. « Quand on demande aux propriétaires s’il y aura une surcapacité de bureaux, la réponse n’est pas claire, précise-t-il. Certains d’entre eux croient qu’il faudra plus d’espace parce que les employés auront besoin de plus de place. »

« Les maisons doivent servir de résidence »

Le budget de 2021 annonce aussi l’intention du gouvernement de mettre en œuvre une taxe nationale annuelle de 1 % sur la valeur des biens immobiliers résidentiels appartenant aux personnes non résidentes et non canadiennes qui sont considérés comme vacants ou sous-utilisés, à compter du 1er janvier 2022.

Ces propriétaires devront produite une déclaration sur l’utilisation de leur immeuble et des sanctions sont prévues pour ceux qui ne le feront pas.

« Les maisons doivent servir de résidence, a soutenu la ministre Freeland. Elles ne devraient pas être des instruments de placement passif pour l’argent étranger. » La nouvelle taxe devrait rapporter 700 millions sur quatre ans, et cet argent devrait servir à améliorer l’accessibilité au logement, précise Ottawa.