(Québec) Le gouvernement Legault veut « réinventer » la façon de développer et de commercialiser l’innovation au Québec en lançant ce mardi une toute nouvelle société appelée Axelys. Québec espère « accélérer » et « multiplier » la réalisation de projets de transfert technologique en rapprochant la recherche publique et les entreprises privées.

Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, confirmera ce mardi la création de la société de valorisation et de transfert du Québec Axelys, au cours d’une conférence virtuelle sur l'« écosystème québécois des sciences de la vie en pleine effervescence » dans le cadre d’Effervescence Montréal.

L’entité Axelys vient remplacer les trois sociétés de valorisation de la recherche (Aligo Innovation, SOVAR et Univalor) qui cesseront leurs activités le 31 mars.

« On lance un nouveau modèle. Le but, ce n’est pas juste de fermer [ces sociétés], de [les] fusionner et de recommencer la même chose », assure l’Innovateur en chef, Luc Sirois, qui sera aussi président du conseil d’administration de la nouvelle société.

« On investit des centaines de millions dans la recherche dans le milieu universitaire, les centres de recherche, et c’est de dire : comment on peut faire pour que cette recherche se transfère vers la société le mieux possible. […] Le but, c’est de faire plus et plus vite », illustre-t-il.

« Une statistique intéressante en santé, par exemple, c'est que la médiane est de 17 ans pour amener une découverte médicale à un médicament chez les gens. En 17 ans, il y en a, des gens qui meurent », ajoute M. Sirois.

Avec sa nouvelle structure, Québec espère donc arriver à accélérer et à faciliter le transfert technologique de la recherche vers l’industrie. Axelys offrira des services-conseils et de l’accompagnement en développement et en commercialisation de l’innovation à une centaine d’établissements de recherches publiques partout au Québec.

« C’est évident qu’il va y avoir beaucoup plus d’établissements qui vont [y] avoir accès », estime la présidente-directrice générale d’Axelys, Paule De Blois, qui occupait la direction de SOVAR. « On parle de services d’accompagnement pour les chercheurs afin de les aider à faire avancer leurs résultats vers des applications concrètes », dit-elle.

Les universités, les centres hospitaliers, les centres de recherche publique et les centres collégiaux de transfert de technologie auront accès à ces services.

Par exemple, « on va être capables de dire qu’avec un petit morceau de technologie à Sherbrooke, un autre à Québec et à Montréal, on arrive tout à coup avec un nouveau traitement ou une nouvelle innovation », dit M. Sirois. Quelque 400 dossiers de transfert technologique en cours dans les trois sociétés précédentes seront récupérés par Axelys.

« C’est d’en faire trois fois plus. Le rêve, c’est dix fois plus », avance l’Innovateur en chef.

Accès facilité aux technologies

Les entreprises auront plus facilement accès aux technologies, estime Mme De Blois. « Quand une entreprise d’ici ou d’ailleurs cherchait une technologie, elle devait aller frapper à la porte de plusieurs universités ou sociétés. Aujourd’hui, sous un même toit, une entreprise va avoir accès à un grand bassin de technologies », précise-t-elle.

Majoritairement financée par le ministère de l’Économie et de l’Innovation, Axelys devra compter sur un financement par ailleurs plus important que celui offert aux anciennes sociétés. Ce financement doit être précisé d’ici le 1er avril, date à laquelle Axelys prendra officiellement son envol.

Le budget de recherche des universités québécoises s’élève à plus de 2 milliards annuellement, ce qui comprend les subventions publiques et les revenus privés.

Québec avait annoncé ses intentions de créer un nouvel organisme de valorisation de la recherche publique en juillet dernier. En mission en Californie, en décembre 2019, le premier ministre François Legault avait aussi fait valoir son intérêt de rapprocher la recherche publique et le secteur privé.