(Paris) L’offre Couche-Tard pour un rapprochement avec Carrefour, à laquelle s’est opposé le gouvernement français, « est un signe positif qui montre que Carrefour est devenu attractif à nouveau », a réagi jeudi le PDG du groupe de distribution français.

« Ma responsabilité était d’étudier cette offre sérieusement, les discussions en étaient à une phase très préliminaire quand elles ont été interrompues par le gouvernement français », a indiqué Alexandre Bompard, lors de la présentation de ses résultats annuels de son groupe.

Plus généralement, il a estimé qu’une fusion n’était « pas une nécessité » pour son entreprise, qui dispose d’une « trajectoire claire ».

Le gouvernement français avait opposé mi-janvier un refus « clair et définitif » au rapprochement entre Carrefour et Couche-Tard, après que ce dernier eut proposé officiellement 20 euros par action du groupe français, ainsi valorisé à plus de 16 milliards d’euros (24,5 milliards CAD) hors dette.

Les deux groupes avaient alors convenu de « prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels ».

Dans la foulée, le PDG de Couche-Tard, Brian Hanasch, avait conclu : « si nous recevions des signaux que l’environnement pourrait changer ou changerait de la part du gouvernement français ou d’autres acteurs clés, nous aimerions avoir l’occasion de nous engager à nouveau dans de bonnes conditions », « en supposant que nous n’avons pas trouvé d’autre moyen de créer plus de valeur pour nos actionnaires ».

Selon le communiqué de présentation de ses résultats annuels jeudi, Carrefour « se positionne en consolidateur naturel là où il est présent » et est « plus que jamais attentif aux opportunités de croissance externe de taille modérée, offrant une parfaite complémentarité avec ses activités existantes ».  

Le groupe avait notamment annoncé une série d’acquisitions en 2020 (Supersol en Espagne, Wellcome à Taiwan ou Bio C’Bon en France), « représentant une valeur d’entreprise d’environ 760 millions d’euros » et qui « devraient apporter plus de 2 % de chiffre d’affaires opérationnel en année pleine ».