(Berlin) Des actionnaires de Bayer ont saisi la justice contre le géant de la chimie en Allemagne, lui reprochant de ne pas les avoir informés sur les risques liés au glyphosate lors de l’acquisition de Monsanto en 2018, a appris l’AFP vendredi.

« Nous avons déposé une requête contre Bayer » au nom de plusieurs investisseurs, a indiqué à l’AFP le cabinet d’avocats Tilp, qui les représente, confirmant une information du journal économique « Wirtschaftswoche ».

Pluie de poursuites au civil

Déposées « il y a près de six mois » devant le tribunal régional de Cologne, ces poursuites qui visent à obtenir des dommages et intérêts n’avaient pas été rendues publiques jusque-là.

Les actionnaires reprochent à Bayer de ne pas les avoir informés suffisamment sur les risques juridiques et économiques liés au scandale du glyphosate, lors du rachat de l’américain Monsanto en 2018.

Depuis cette opération, Bayer fait face à une pluie de procédures judiciaires aux États-Unis de la part d’anciens utilisateurs de cet herbicide commercialisé par Monsanto, mais considéré depuis 2015 comme « cancérogène probable » par le CIRC, une branche de l’OMS.

Ces mésaventures ont fait plonger le titre du groupe à la Bourse de Francfort, lui faisant perdre près de la moitié de sa valeur depuis 2018.

Le nombre total de requérants n’a été précisé par le cabinet Tilp, concédant qu’ils ne « sont pas nombreux pour le moment ». Mais la procédure « intéresse plusieurs centaines de petits actionnaires » et des investisseurs institutionnels, affirme Tilp.

Un milliard d'euros

Le cabinet d’avocat estime pouvoir à terme demander « plus d’un milliard d’euros (1,55 milliard de dollars canadiens) de dommages et intérêts » au chimiste allemand.

Une autre requête a été déposée par le cabinet Hausfeld, qui demande 37 millions d’euros (57,2 millions de dollars canadiens) à Bayer au nom d’un actionnaire.

« Nous pensons que ces demandes sont sans fondement et nous nous défendrons en conséquence », a de son côté réagi Bayer dans un communiqué.

Aux États-Unis, le groupe a mis fin en juin à une grande partie des poursuites, avec un chèque de 10 milliards d’euros.

Mais l’accord fait encore l’objet de discussions sur certains points demandés par la justice américaine.