L’Impact se nomme désormais Club de Foot Montréal. La direction en a fait l’annonce jeudi en plus de présenter un nouveau logo et un nouveau slogan. Ceux qui ont participé au changement ou l’ont appuyé racontent le processus créatif.

On parle maintenant de foot et non plus de soccer. Le blanc a cédé sa place au gris. Et le club va officiellement « Droit devant ». Kevin Gilmore, président de l’Impact devenu Club de Foot Montréal (CFM), a dévoilé la métamorphose jeudi, après un processus créatif de deux ans, confié à Justin Kingsley et à Paul Labonté. « Notre auditoire n’est pas juste à Montréal et au Québec, justifie Justin Kingsley, développeur de la marque GSP et biographe de Georges St-Pierre. Notre marché est mondial. Pour atteindre les objectifs de croissance, pour attirer des fans à l’échelle mondiale et vendre Montréal, CFM fait un meilleur job. »

PHOTO FOURNIE PAR LE CLUB DE FOOT MONTRÉAL

Le nouveau logo du Club de Foot Montréal

En décembre dernier, quand des médias ont annoncé que l’Impact pourrait adopter les lettres FC, des fans ont affiché leur déception sur les réseaux sociaux. Ça n’a découragé ni le club ni Justin Kingsley de plonger. « Ça fait plus d’un an qu’on a le logo, affirme ce dernier. Beaucoup de gens expriment leur opinion dans notre métier de création, mais on a confiance en notre travail. »

« Certaines personnes ont du mal avec l’évolution, mais il faut évoluer », a lancé l’entraîneur-chef Thierry Henry en conférence de presse.

Une recherche tant historique que graphique a été accomplie pour arriver à ce renouveau. Celui-ci a mené l’équipe de création aux racines du sport ici et à la naissance de Montréal. « Le foot est dans notre sang depuis la fin des années 1800, dit Justin Kingsley. Il y a aussi eu des championnats professionnels dans les années 40-50-60. Des gens de partout ont enrichi notre sport. »

Si l’équipe opte officiellement pour le terme « foot » et non plus « soccer », c’est pour que plus de têtes se tournent vers Montréal. « Soccer est un nom très américain, explique Kevin Gilmore. Le foot ici, c’est les Alouettes, mais la terminologie est très commune à Montréal. »

Le logo, qui range le bouclier au rang des souvenirs, a désormais l’allure d’un écusson noir, gris et bleu arborant huit flèches pointant vers l’intérieur, ainsi que la lettre M. « On a 11 joueurs sur le terrain de villes et continents différents, explique Kevin Gilmore. Le club représente aussi Montréal, une ville multiculturelle avec 30 langues maternelles. En tant qu’équipe professionnelle, on a la responsabilité de représenter la ville, de parler aux gens, d’être une source de fierté, un ambassadeur. »

« Les flèches vers l’intérieur symbolisent qu’on vient tous d’endroits différents, mais qu’on va vers le même but », ajoute Thierry Henry.

Le graphisme du logo s’inspire de celui d’évènements marquants de Montréal, tels l’Expo 67 (Terre des Hommes) et les Jeux olympiques de 1976. « L’UNESCO a désigné Montréal comme ville de design, raconte Justin Kingsley. Nous nous sommes inspirés d’icônes du passé, connues mondialement, pour raconter notre histoire contemporaine. Il y a notamment la flèche pour indiquer un mouvement de gens vers le centre, vers un but commun. Une fois assemblées, elles ressemblent à un flocon de neige. Il symbolise qu’on est tous des flocons, individuellement, mais réunis, qu’on forme un mur infranchissable, que nous sommes imbattables. Et le bleu indique que nous sommes une île avec des gens unis. »

Le budget de la transformation est tenu secret par l’équipe. « Je comprends que c’est important pour les entreprises publiques qui font un rebrand de partager ça, parce que ça justifie la dépense avec leurs actionnaires, dit Kevin Gilmore. Ce que je peux dire, c’est que ce coût n’est rien comparativement à ce que nous a coûté la COVID. »

— Avec la collaboration de Frédérick Duchesneau, La Presse