(Washington) « Assaut impensable contre la démocratie », « anarchie », « dégoût » : des grands noms du monde des affaires aux États-Unis ont vivement condamné mercredi les violences au Capitole causées par des partisans de Donald Trump et exhorté le président sortant à intervenir et à accepter le choix des électeurs.

« Nous valons mieux que ça », a affirmé le patron de la plus grande banque du pays JPMorgan Chase, Jamie Dimon, en condamnant « fermement » dans un tweet les agissements des manifestants.  

Des centaines d’entre eux ont envahi l’assemblée à Washington dans un climat insurrectionnel, interrompant la session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Joe Biden.

« Nos responsables politiques ont la responsabilité d’appeler à la fin des violences, d’accepter les résultats et, comme notre démocratie le fait depuis des centaines d’années, de soutenir une transition pacifique du pouvoir », a ajouté M. Dimon sans toutefois nommer directement le milliardaire républicain, qui se gargarise régulièrement de ses amitiés avec les grands patrons.

À la tête de la banque Citigroup, Michael Corbat s’est, lui, dit « dégoûté » par les évènements.  

« En tant qu’une des plus vieilles entreprises des États-Unis, nous avons vu notre pays faire face à des évènements éprouvants », a-t-il souligné.  

« Même si certaines scènes sont dures à regarder, j’ai confiance en notre processus démocratique », a-t-il ajouté en espérant que la situation « puisse se résoudre sans effusion de sang supplémentaire ».

IBM a aussi condamné « l’anarchie sans précédent » observé à Washington et appelé à l’arrêt « immédiat » des violences.  

« Ces actions n’ont pas leur place dans notre société et elles doivent cesser pour que notre système démocratique puisse fonctionner », a ajouté la société.

Trump lâché par son ministre

Pour Richard Trumka, président du puissant syndicat AFL-CIO, les violences au Capitole sont « un assaut impensable contre la démocratie ».

« Le chaos dans la capitale de la nation est la conséquence d’efforts illégaux pour changer les résultats légitimes d’une élection démocratique », a aussi fustigé le lobby Business Roundtable, qui représente les plus grandes entreprises américaines.  

Le groupe, qui regroupe des fleurons américains allant d’Apple à Boeing en passant par American Express, Best Buy, a dans la foulée appelé « le président et les autorités à mettre fin au chaos et à faciliter une transition politique pacifique ».

La Chambre américaine du Commerce a également exhorté dans le courant de l’après-midi à « cesser immédiatement les attaques » contre le Capitole.  

« Le président sortant a incité à la violence dans une tentative de garder le pouvoir, et tout élu qui le défend viole son serment à la Constitution et rejette la démocratie au profit de l’anarchie », a de son côté réagi l’Association nationale des fabricants dans un communiqué.

Des militaires de la Garde nationale ont été envoyés à Washington et Donald Trump a fini par demander à ses partisans, dans une courte vidéo, de « rentrer chez eux ».

Même son ministre de l’Économie Steven Mnuchin a réagi dans un tweet : « La violence n’est jamais acceptable. Nous devons respecter la Constitution et le processus démocratique. »