(Washington) Le président américain Donald Trump a officiellement accordé un répit aux producteurs canadiens d’aluminium, du moins pour l’instant.

M. Trump a signé mardi une proclamation exemptant les exportations canadiennes d’aluminium de tarifs punitifs en vertu de l’article 232 du Trade Expansion Act, qui porte sur l’effet perçu des importations sur la sécurité nationale des États-Unis.

Mais la proclamation indique que le président se réserve le droit de réimposer des prélèvements de 10 % pour des raisons de sécurité nationale si les exportations d’aluminium canadien vers les États-Unis augmentent à nouveau d’ici la fin de l’année.

Cette décision officialise un engagement pris par l’administration Trump le mois dernier, quelques heures à peine avant que le Canada n’impose des mesures de rétorsion sur des produits américains.

Les droits de douane sur l’aluminium canadien, imposés pour la première fois en 2018, ont été rétablis brièvement en août en réponse à ce que le bureau du représentant américain au commerce estimait être une augmentation non autorisée des exportations canadiennes.

Les producteurs canadiens ont contesté cette allégation, en faisant valoir qu’ils avaient été forcés de réorganiser leur gamme de produits en raison d’une baisse de la demande de composants spécialisés depuis le début de la pandémie.

« J’ai déterminé que les importations d’aluminium en provenance du Canada ne menaceront plus de nuire à la sécurité nationale », lit-on dans la proclamation du président Trump.

« Je peux réimposer le tarif […] dans le cas où le volume des importations de ces articles en provenance du Canada dans les mois restants de 2020 dépasse les quantités attendues par les États-Unis. »

Les « quantités attendues » sont fixées à 83 millions de kilos en septembre et en novembre, et à 70 millions en octobre et en décembre.

La proclamation ajoute que les États-Unis suivront la situation de près et que les deux pays se consulteront à nouveau en décembre pour examiner les niveaux d’importation et les conditions de marché prévues l’année prochaine.

Et le document précise que des tarifs pourraient être réactivés en fonction du résultat de ces réunions.

« Je pourrais également envisager de réimposer le tarif […] sur la base des résultats des consultations entre les États-Unis et le Canada en décembre 2020 et les conditions de marché prévues en 2021. »