« Il ne surtout pas baisser la garde » face à la COVID-19, a averti le DHoracio Arruda, directeur national de santé publique du Québec, aux quelque 250 dirigeants d’entreprise et employeurs qui participaient lundi à un webinaire organisé par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

« Nous sommes à un moment charnière de la lutte contre la COVID-19, alors que les experts s’entendent pour dire qu’une deuxième vague est plus que probable. » Mais rapidement ensuite, le DArruda a voulu réconforter cet auditoire en se disant « très fier d’observer comment les entreprises québécoises ont été imaginatives [avec les mesures sanitaires], notamment dans les lieux commerciaux ouverts au public ».

Coinvitée de la FCCQ à ce webinaire, Manuelle Oudar, présidente du conseil d’administration et cheffe de la direction de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), a aussi remercié les entreprises et les employeurs québécois qui, sauf pour de rares exceptions, ont fait preuve d’une « énorme mobilisation » et d’une « ingéniosité exemplaire » jusqu’à maintenant pour appliquer les consignes sanitaires dans leurs établissements.

Mme Oudar s’est aussi réjouie qu’en plus des 1000 agents d’information et des 300 inspecteurs mobilisés « sur le terrain » par la CNESST, les documents spéciaux d’information sur la COVID-19 mis en ligne à l’intention des employeurs du Québec aient généré près de 1,4 million de téléchargements.

N’empêche, le DArruda et Mme Oudar ont fait quelques suggestions de plus aux employeurs et aux entreprises afin de favoriser la bonne continuité du déconfinement progressif des différents secteurs d’activités économiques et socioculturels.

Vigilance au retour des vacances

« On a vu les effets [sur la recrudescence de la contagion] de certains comportements durant les vacances, au Québec et ailleurs dans le monde », a indiqué le DArruda.

Entre-temps, les autorités de santé publique veulent continuer de déterminer « comment garder les robinets ouverts » du côté des entreprises sans avoir à revenir à des « fermetures de secteurs aussi intenses qu’on l’a fait ».

À la CNESST, on a d’ailleurs diffusé lundi un avis spécial dans la foulée du retour au travail de milliers de travailleurs sur les chantiers et dans certains secteurs industriels.

« Cette année en particulier, en plus des mesures nécessaires pour prévenir les accidents du travail, il faut redoubler de vigilance en raison de la COVID-19 », indique la CNESST.

« Il est important que tous les employeurs, tous les travailleurs et toutes les travailleuses collaborent et respectent les consignes sanitaires en vigueur afin d’avoir des milieux de travail sains et sécuritaires. »

Favoriser le télétravail

Alors que l’on se prépare à « affronter une deuxième vague de COVID-19 », selon le DArruda, entreprises et employeurs doivent continuer « d’encourager et de favoriser le télétravail ».

« Il ne faut pas abandonner le télétravail, surtout si ça fonctionne », a-t-il insisté.

Quant aux entreprises et aux employeurs ne pouvant fonctionner en télétravail, le directeur national de santé publique leur demande d’appliquer les consignes sanitaires en fonction de ces « trois grands principes » : le respect de la distanciation physique de deux mètres, l’hygiène des mains et des surfaces de contact manuel ainsi que le port du masque ou du couvre-visage pour les employés et leurs clients en établissement.

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

Le DHoracio Arruda

Le DArruda rappelle aussi aux entreprises et aux employeurs qu’en dépit du port du masque devenu obligatoire dans les espaces intérieurs publics, ils devaient continuer de faciliter l’hygiène des mains et des surfaces dans leurs établissements.

« Depuis qu’on a introduit le masque, j’ai vu beaucoup moins de zones de nettoyage de mains que ce que je voyais auparavant », a-t-il indiqué.

25 % des effectifs de bureaux

Entreprises et employeurs sont maintenant autorisés à réintégrer 25 % de leurs effectifs de travailleurs dans leurs bureaux. Mais le DArruda a rappelé lundi aux membres de la FCCQ qu’il s’agissait « d’un maximum à ne pas dépasser et non pas d’un objectif à atteindre ».

Concernant les différences quant à l’application de cette consigne du « 25 % », selon la population et la taille habituelle des espaces de travail, le Dr Arruda a indiqué qu’elle visait surtout à « éviter que de grands nombres de travailleurs se retrouvent en même temps sur leur lieu de travail où il leur serait difficile de respecter la distanciation physique, et donc de résister à la tentation d’interagir de façon trop rapprochée » à cette étape-ci de la lutte contre la COVID-19.

Pour favoriser la bonne continuité du déconfinement progressif des lieux de travail, le DArruda a suggéré aux entreprises et aux employeurs d’essayer et d’adopter différentes stratégies de gestion du temps de travail, comme les horaires de présence sur les lieux de travail par rotation d’équipes ou de groupes d’employés.

> Consultez la page « Questions et réponses – COVID-19 » de la CNESST 

> Consultez la « Trousse COVID-19 » de la CNESST destinée aux milieux de travail