L’entreprise montréalaise de camionnage TFI International a atteint mardi un sommet de valeur boursière à 55,28 $ par action, ou 4,8 milliards, après la publication de résultats de deuxième trimestre bien meilleurs que prévu.

« TFI a rapporté des résultats impressionnants au deuxième trimestre », a constaté d’emblée l’analyste Benoit Poirier, chez Desjardins Marchés des capitaux, dans une note à ses clients.

« Même si ses revenus totaux (avant la surcharge de carburant) de 1,025 milliard étaient un peu inférieurs au consensus de 1,128 milliard parmi les analystes, son bénéfice d’exploitation ajusté (BAIIA), qui est le plus suivi par les investisseurs, s’est élevé à 228 millions, bien au-delà du consensus de 168 millions », souligne M. Poirier.

« De plus, le bénéfice par action [ajusté] s’est élevé à 1,04 $, battant aisément le consensus de 53 cents par action. Aussi, TFI a généré un flux de trésorerie disponible [free cash flow] de 216 millions durant ce deuxième trimestre, soit deux fois plus que la prévision moyenne de 103 millions parmi les analystes. »

« TFI International a obtenu un rendement exceptionnel au cours du deuxième trimestre, compte tenu des perturbations sans précédent causées par la COVID-19 », s’est réjoui son président du conseil et chef de la direction, Alain Bédard, lors de sa téléconférence trimestrielle avec les analystes.

Il a attribué cette bonne performance à deux facteurs principaux : l’efficacité des mesures de réduction des coûts pour résister au choc économique ainsi que la bonne gestion d’une croissance sans précédent de ses activités de livraison de colis dans le marché du commerce électronique.

Durant les trois mois d’avril à juin, le chiffre d’affaires des activités de livraison de colis chapeautées par sa division Loomis Canpar était en hausse de 35 % par rapport à la période correspondante l’an dernier. Et même si cette croissance annualisée s’est atténuée d’environ 20 % depuis le début du troisième trimestre, le président de TFI a indiqué aux analystes « s’attendre à ce que cela évolue assez bien dans le futur, car nous avons trouvé le moyen de le faire efficacement ».

Entre-temps, TFI a pu relâcher certaines mesures d’économie mises en œuvre au début de la pandémie.

En ce qui a trait à ses effectifs, notamment, TFI a rappelé au travail presque la moitié des quelque 1600 employés qui avaient été mis à pied. Elle a aussi rétabli la semaine de travail complète de cinq jours pour la moitié des 1190 employés touchés par une contraction de leur horaire.

1 milliard pour acheter

Par ailleurs, encouragés par une conjoncture d’affaires meilleure que prévu, les dirigeants de TFI ont relancé certains projets d’investissement en immobilisations qui avaient été interrompus par la crise. Aussi, ils ont relancé leurs efforts de recherche de cibles d’acquisitions.

« Sur la base de notre confiance, et de la solidité de notre équipe, je pense que quelque chose d’important pourrait devenir réalité d’ici un an, aux États-Unis surtout. Et peut-être même plus tôt », a indiqué le président, Alain Bédard, aux analystes.

« Avec environ 1 milliard en fonds disponibles, et considérant la conjoncture favorable aux fusions et acquisitions, je pense que c’est la voie à suivre pour nous. La croissance par fusions et acquisitions, c’est dans notre sang. C’est ce que nous faisons depuis plus de 20 ans. »

De l’avis de l’analyste Cameron Doerksen, chez la Financière Banque Nationale, « TFI est très bien positionnée pour accélérer ses projets de fusions et acquisitions. Elle a d’ailleurs clos plusieurs petites transactions ces derniers mois. Et je m’attends à ce qu’un accord d’importance pointe à l’horizon plus tard cette année ou en 2021, notamment dans les marchés des cargaisons spécialisées et de la livraison de colis individualisée ».