Arrivé en poste il y a 11 ans, Yves-Thomas Dorval quitte la présidence du Conseil du patronat du Québec (CPQ), mais devient le président exécutif de son conseil d’administration. Le nom du nouveau président et chef de la direction, qui entrera en fonction le 29 juin, sera annoncé mardi prochain. Parallèlement, Marc-André Roy et Stéphane Leduc terminent leurs mandats, respectivement à la présidence et à la vice-présidence du conseil d’administration.

Yves-Thomas Dorval est arrivé en poste au moment de la crise économique de 2008. Il cède sa place alors que tous les milieux de travail naviguent en pleine pandémie, après une période de plein emploi, et sont tributaires des décisions du gouvernement et de la santé publique. « Je suis un jeune homme de 63 ans qui a trois enfants et cinq petits-enfants, explique-t-il. Il me manque du temps pour m’occuper de ma petite famille. J’ai travaillé un nombre incalculable d’heures. C’est le bon moment de partir. Mais comme je suis trop investi dans les enjeux de société pour quitter totalement, le C. A. m’a demandé de rester d’une autre façon. »

Sa présence à la tête du CPQ est notamment marquée par la mise sur pied du Bulletin sur la prospérité, en contrepoids à l’austérité du gouvernement libéral de Philippe Couillard. « On était dans un cercle vicieux de déficit, note M.  Dorval. Il était important d’arrêter de simplement dire que le Québec avait le plus haut taux de chômage. Il fallait voir quelles étaient nos faiblesses et nos forces. »

Son équipe, sous sa gouverne, est aussi à la source d’une stratégie de la main-d’œuvre, alors que plane l’ombre de départs massifs dans une population vieillissante.

Qu’est-ce qui attend le successeur d’Yves-Thomas Dorval ? Un milieu de l’emploi au Québec qui va se transformer drastiquement, répond-il. « Il y aura des défis d’accompagnement, d’aide, d’analyse et de communication auprès des gouvernements. Il faudra voir comment favoriser la meilleure reprise des activités au cours des prochaines années. Le vieillissement démographique, inéluctable, va créer une pression énorme en matière de main-d’œuvre. Autant pour les emplois qualifiés que moins qualifiés. Au cours des dix prochaines années, il y aura un million d’emplois à combler. Il y a aussi deux grands changements, soit technologiques et climatiques, face auxquels l’économie devra s’adapter à un rythme grand V. ».

Avant son arrivée au CPQ, Yves-Thomas Dorval a œuvré chez British American Tobacco, à Londres, Imperial Tobacco Canada, Edelman relation publique mondiale Canada, Glaxo Wellcome ainsi qu’au gouvernement du Québec.