Mon Dieu que j’en ai reçu des courriels de retraités se plaignant d’être laissés pour compte par Ottawa depuis le début de la pandémie. Ça y est, les voilà servis.

Le fédéral débloque 2,5 milliards de dollars pour bonifier la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) que reçoivent 6,7 millions de Canadiens de 65 ans et plus. Ceux-ci toucheront un montant forfaitaire non imposable de 300 $. Quant à ceux qui ne roulent pas sur l’or, ils obtiendront 200 $ de plus, grâce à une bonification du Supplément de revenu garanti (SRG) qui est versé à 2,2 millions d’aînés.

Grand total : jusqu’à 500 $ qui devraient atterrir automatiquement dans le compte de banque d’ici quelques semaines.

Cette somme aidera les aînés confinés à assumer les coûts additionnels liés à la pandémie (ex. : frais de livraison pour l’épicerie) et compensera un peu pour les pertes subies dans leur portefeuille de placements.

Même si la Bourse a déjà rattrapé environ la moitié du terrain perdu, les taux d’intérêt risquent de rester au plancher pour un bon bout de temps, réduisant ainsi les revenus des retraités.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La PSV et le SRG sont bonifiés par le gouvernement fédéral.

Lors de la dernière campagne électorale, Justin Trudeau avait promis d’investir 2,6 milliards pour bonifier la PSV. Les libéraux avaient proposé une hausse de 10 % de la PSV, soit environ 730 $ par année, mais seulement à partir de 75 ans, si bien que seulement 3 millions d’aînés auraient été admissibles.

Grâce à la mesure annoncée mardi, deux fois plus de retraités auront droit à un coup de main qui sera toutefois moins généreux. Mais la grande différence, c’est que la bonification actuelle n’est pas récurrente.

Parlant du SRG, Ottawa a aussi annoncé que les aînés continueront de recevoir leurs prestations, même si le gouvernement n’a pas reçu leur déclaration de revenus.

Mais pour éviter une interruption des versements, les aînés sont encouragés à fournir les renseignements sur leurs revenus en 2019 dès que possible et au plus tard le 1er octobre 2020.

Heureux retour des comptoirs d’impôts

Autre nouvelle réjouissante. À 20 jours de la date butoir, les comptoirs d’impôts gratuits sont de retour en format virtuel.

Bon an, mal an, près de trois quarts de million de Canadiens profitent de ce service crucial destiné aux contribuables à revenus modestes qui ont une situation fiscale simple.

L’an dernier, une petite armée de 19 240 bénévoles recrutés par 3560 organismes communautaires a épaulé 741 400 contribuables partout au Canada. Grâce à cet effort considérable, les Canadiens les plus vulnérables ont pu toucher 1,9 milliard de dollars de remboursement d’impôt et de prestations fiscales dont ils n’ont pas le luxe de se passer.

Mais cette année, les comptoirs d’impôts ont fermé leurs portes à cause de la COVID-19, alors que seulement 400 000 contribuables avaient pu en bénéficier.

Plusieurs risquaient de ne pas faire leur déclaration du tout, comme je le déplorais il y a quelques semaines.

> Relisez ma chronique

« On veut absolument s’assurer que les Canadiens puissent remplir leur déclaration de revenus gratuitement […] avant la date du 1er juin pour recevoir les prestations auxquelles ils ont droit », m’a dit Elise Alarie, directrice du Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt à l’Agence du revenu du Canada (ARC).

Les organismes communautaires vont donc se remettre en branle et aiguiller les contribuables vers des bénévoles qui les contacteront par courriel, par téléphone ou par vidéoconférence.

> Renseignez-vous sur les comptoirs d’impôts gratuits

Les contribuables pourront transmettre leurs renseignements fiscaux verbalement, de manière électronique ou même en laissant leurs feuillets dans une enveloppe à l’organisme communautaire qui fera le relais.

Pour permettre le transfert électronique de leur déclaration fédérale et provinciale, les contribuables devront aussi signer un formulaire. Mais encore là, la technologie sera appelée en renfort : courriel, photo, etc. Au pire, il sera possible de fournir un consentement verbal.

Excellent. Mais je me demande pourquoi le fisc n’offre pas lui-même un service centralisé permettant de remplir des déclarations au téléphone, au lieu d’imposer un lourd fardeau administratif à une foule d’organismes communautaires dont ce n’est pas la mission première.

Du côté fédéral, le service « Produire ma déclaration » est offert sur invitation seulement. Il permet aux contribuables dont la situation est extrêmement simple de faire une déclaration au téléphone.

> Informez-vous sur le service Produire ma déclaration

Malheureusement, ce service n’a pas d’équivalent au Québec. Revenu Québec propose d’utiliser des logiciels gratuits et d’opter pour le téléchargement des données fiscales. « Depuis février 2019, les particuliers peuvent modifier une déclaration de revenus déjà remplie au moyen d’un logiciel autorisé », précise le porte-parole Martin Croteau.

Mais cela reste compliqué pour les contribuables qui sont handicapés, analphabètes, itinérants, sans le sou et sans ordinateur.

Baisse des plaintes en télécoms

Tant qu’à être dans les nouvelles positives, je souligne que les plaintes en matière de télécoms ont baissé de façon marquée au dernier semestre.

La Commission des plaintes relatives aux services de télécom-télévision (CPRST) fait état d’une diminution de 12 % du nombre de plaintes reçues entre le 1er août 2019 et le 31 janvier 2020, soit juste avant le début de la pandémie.

Cela contraste avec l’explosion de 44 % pour la même période l’an dernier, alors que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) menait des consultations publiques sur les pratiques de vente malsaines des géants des télécoms.

Il semble que plusieurs fournisseurs aient compris le message. Les plaintes ont diminué chez Cogeco (- 75 %), Bell (- 26 %) et Telus (- 7 %), mais elles demeurent à la hausse chez Fido (29 %) et Rogers (6 %), qui font partie du même groupe.