En période de forte volatilité, les titres de dividendes ont la cote. Ceux-ci livrent un minimum de rendement à l’investisseur patient dans l’attente de jours meilleurs. Cette semaine, La Presse présente trois titres qui livrent l’équivalent d’un rendement avant impôt de revenus d’intérêt de 10 %(1) et plus. Aujourd’hui : Transcontinental.

Avec la glissade de 35 % de son cours (TCL.A, 11,32 $) pendant la pandémie, l’action de l’imprimeur et spécialiste de l’emballage souple donne désormais un rendement courant de 8 %, sous forme de dividende déterminé. Un tel dividende équivaut à un rendement avant impôt d’un revenu d’intérêt, sur un certificat de placement garanti par exemple, de 10,3 %.

L’entreprise dirigée par François Olivier verse un dividende depuis 1993 sans interruption. Celui-ci croît en moyenne de 11 % par an depuis près de 30 ans. Au premier trimestre 2020, clos le 26 janvier, le dividende trimestriel a même été augmenté de 2,3 %, à 0,225 $, pour un dividende annuel de 0,90 $ par action.

Le ratio de distribution du dividende, quand on le compare au bénéfice net, s’est élevé à 45 % en 2019.

Est-ce que son dividende est à risque à cause de la pandémie ? Transcontinental a été reconnue comme service essentiel et a donc poursuivi ses activités d’emballage, notamment dans le domaine alimentaire et dans l’impression de certains produits comme les circulaires. Fidèle à sa réputation, l’entreprise manufacturière a en outre rapidement pris des mesures pour réduire ses dépenses devenues superflues. On en saura plus avec le dévoilement des résultats du deuxième trimestre, attendu à la fin de mai.

Après des années d’errance, Transcontinental a finalement trouvé son axe de croissance avec l’emballage souple, ses secteurs historiques – impression et édition – étant en décroissance depuis des lustres.

Son chiffre d’affaires annuel, qui a stagné autour de 2 milliards pendant 13 ans, de 2004 à 2017, a bondi de 33 % depuis pour dépasser les 3 milliards l’an dernier.

La société peut enfin voir l’avenir avec un certain optimisme. Elle a réalisé une acquisition stratégique avec l’emballeur Coveris Americas en 2018. Elle s’est immédiatement attelée à réduire son endettement par la suite. La dette devrait représenter deux fois le bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) dans le courant de 2020. Après l’achat de Coveris, l’endettement était monté à 3,1 fois le BAIIA à la fin de 2018.

Avis de l’expert : « Transcontinental fait partie de l’aristocratie des titres à dividendes depuis 18 ans. La société a augmenté régulièrement ses dividendes, même pendant la dernière récession, et la série magique se poursuit encore aujourd’hui. Si vous investissez 20 000 $ de votre CELI dans TCL.A, vous toucherez 133 $ par mois en revenu passif. La société a augmenté ses versements de 21 % au cours des cinq dernières années », a écrit Adam Othman, auteur sur le site spécialisé en investissement The Motley Fool, le 11 avril dernier.

(1) Ce scénario de rêve vaut dans la mesure où le versement du généreux dividende se poursuit dans la tempête. À ce propos, l’historique de paiement de dividendes par la société, de même que la hauteur du ratio de distribution sont des outils précieux pour jauger de la pérennité du dividende malgré la récession. N’oublions pas qu’un dividende dans les mains d’un investisseur profite d’un traitement fiscal plus avantageux que celui qui s’applique sur un revenu d’intérêt. Pour simplifier la comparaison, il faut multiplier le rendement courant du dividende par un coefficient de 1,2844 pour obtenir l’équivalent d’un rendement avant impôt sur un revenu d’intérêt, tiré par exemple d’un certificat de placement garanti.