La fermeture des supermarchés tous les dimanches du mois d’avril risque d’engendrer une hausse de la fréquentation les vendredis et samedis, appréhende l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA), qui souhaite que les corps policiers accentuent leur surveillance autour des magasins pendant ces périodes occupées, histoire d’éviter les débordements.

« On va demander la collaboration des corps policiers, a affirmé en entrevue avec La Presse Stéphane Lacasse, directeur affaires publiques et gouvernementales de l’ADA, qui représente 8000 détaillants comprenant des épiceries et des dépanneurs. Il va y avoir plus de gens à l’extérieur, on va peut-être demander aux policiers d’aller faire une petite jasette avec les gens [qui sont en train de faire la file]. »

M. Lacasse tient par ailleurs à préciser que cette idée de fermer les portes le dimanche ne venait pas de ses membres, dont plusieurs craignent que ce nouvel horaire « chambarde un peu les opérations ». On s’inquiète également de la hausse de la fréquentation des commerces qui précédera cette fermeture dominicale. Voilà pourquoi l’ADA demande une plus grande surveillance policière pour s’assurer que tout se passe dans le calme.

Si M. Lacasse dit avoir noté que des agents patrouillaient déjà à proximité des magasins d’alimentation, il estime qu’une hausse du nombre de clients venus faire leurs emplettes nécessiterait que les policiers sortent de leur voiture et discutent tranquillement avec les consommateurs. À ce sujet, l’ADA dit être « en lien avec le ministère de la Sécurité publique ». Le Ministère n’a toutefois pas été en mesure de répondre à nos questions, mardi.

Cette demande est par ailleurs jugée de « prématurée » par le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), dont les membres sont les grandes enseignes comme IGA, Metro, Costco, Loblaw et Walmart. « Je peux comprendre que certains marchands ne se sentent pas bien [face à ce nouvel horaire], admet Jean-François Belleau, directeur des relations gouvernementales du CCCD. Ils [les policiers] font déjà de la surveillance. Une force policière visible, je ne sais pas si c’est utile. »

Dépanneurs occupés

Par ailleurs, à l’instar des restaurants qui continueront à offrir un service de commandes à emporter le dimanche, les dépanneurs récupéreront sans doute une partie des clients des épiceries à la recherche de pain ou de lait, par exemple, estime Yves Servais, directeur général de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ). « Ça va être bienvenu de retrouver un peu plus de monde dans nos commerces, dit-il. Les gens se préparent et ajustent leur inventaire. »

Du côté d’Alimentation Couche-Tard, dont les dépanneurs ne sont pas membres de l’AMDEQ, on évalue en ce moment la possibilité de varier l’offre alimentaire afin d’avoir plus de produits différents sur les tablettes. « Nous sommes aussi en train d’ajuster nos commandes pour augmenter le volume de produits d’épicerie afin de pouvoir répondre à la demande, et ce, malgré le défi que représente l’approvisionnement ces jours-ci », assure Laurence Myre Leroux, conseillère en communications pour l’entreprise.