Le nouveau propriétaire de la mine Éléonore, dans le Nord-du-Québec, ne se contente pas de réduire ses réserves d’or. Le nouveau maître des lieux a discrètement réduit son effectif de 80 personnes à la fin de l’automne dernier.

« Newmont procède à une rationalisation au niveau des ressources humaines. Il y a 80 employés qui sont mis à pied, a confié jeudi à La Presse le député caquiste de l’Ungava, Denis Lamothe. Ç’a été annoncé avant les Fêtes. »

L’élu souligne que l’industrie minière tourne à plein régime dans le Nord-du-Québec. Les employés touchés se replacent aisément, d’après lui. Quand nous l’avons joint, vendredi en après-midi, le député venait de quitter la Capitale-Nationale pour se rendre à Chibougamau par la route, un périple de six heures.

L’effectif total de la mine Éléonore, employés et entrepreneurs inclus, s’élève à 728 personnes, écrit dans un courriel Daniel Guay, directeur des ressources humaines et de la responsabilité sociale de l’entreprise de Newmont. Les mises à pied sont survenues le 25 novembre dernier, dit M. Guay, qui travaille à Rouyn-Noranda.

Bien qu’on n’en ait pas trouvé de trace parmi les avis de licenciement collectif de novembre et de décembre 2019 recensés par le ministère québécois du Travail, « il y a bel et bien eu un licenciement collectif en bonne et due forme », assure le directeur de la compagnie minière.

Diminution des réserves d’or 

La Presse a rapporté jeudi dernier que Newmont éliminait 1,7 million d’onces d’or de ses réserves à la deuxième mine d’or en importance du Québec, soit une réduction draconienne de 43 %. Newmont détient la mine depuis avril 2019. En 2020, Éléonore devrait produire environ 355 000 onces d’or.

La teneur d’or à la tonne n’est pas la même que celle qui était prévue. Ils ramassent de 5 à 6 grammes d’or à la tonne au lieu de 12 à 13 grammes à la tonne.

Le député Denis Lamothe, pour expliquer la diminution des réserves

Par courriel, Omar Jabara, porte-parole de Newmont à Denver, explique que la société a des exigences de forage rigoureuses avant de qualifier des onces d’or de « réserves ». « Les estimations précédentes comportaient des hypothèses qui n’avaient toujours pas été validées dans la réalité, dit-il. Les modifications apportées résultent d’une mise à jour à la fois du modèle géologique et de la conception technique en tenant compte des coûts d’exploitation actuels. »

« Concernant la question de la teneur, poursuit M. Jabara, la teneur de 2018 à 2019 est resté entre 5 et 6 grammes par tonne. La durée de vie de la mine a été réduite de deux ans.

« Une fois que les travaux sur le site auront atteint la rigueur technique et géologique souhaitée, des onces qui viennent d’être déclassées pourraient repasser au statut de “réserves”, ce qui prolongerait la durée de vie de la mine. »

— Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse