(New York) Delta Air Lines a annoncé vendredi qu’elle allait investir 1 milliard de dollars dans la prochaine décennie pour réduire ses émissions polluantes, ce qui en fait la première grande compagnie aérienne à prendre un engagement d’une telle ampleur pour l’environnement.

« Il n’y a pas de défi aussi grand que celui du besoin immense d’innovation pour un environnement durable, et nous savons qu’il n’y a pas de solution unique », a expliqué le PDG Ed Bastian, cité dans le communiqué.

Ce gros investissement a pour but de réduire les émissions de toutes les activités de Delta à travers le monde, et ce à partir du mois de mars et pour une durée de dix ans.

Sans donner de détails sur la façon dont cet argent sera réparti, Delta indique simplement qu’elle va investir dans les technologies destinées à réduire les émissions de CO2 des transporteurs aériens et le gaspillage.

La compagnie ne dit pas si les technologies de capture et d’élimination du carbone font partie des innovations visées.

L’industrie de l’aviation représente environ 2 % des émissions de dioxyde de carbone mondiales, selon Delta Air Lines.

Face à l’urgence climatique, les acteurs du secteur ambitionnent de réduire drastiquement leur empreinte carbone et veulent notamment présenter un bilan neutre à partir de 2020, en dépit de la forte hausse attendue du trafic aérien dans les prochaines années.

Pour répondre aux critiques, les compagnies aériennes ont par exemple commencé à prendre des mesurettes, comme réduire les articles en plastique à usage unique (emballages, ustensiles, pailles en plastique, couverts etc.), investir dans les biocarburants. Elles achètent aussi des avions jugés plus économes en kérosène et présentant des matériaux plus légers.

Elles optent également pour des avions avec un seul réacteur, ce qui peut, selon elles, permettre de réduire entre 1 et 2 % leurs émissions par an.

Delta Air Lines offre depuis plus de deux ans des compensations carbones à ses clients et s’est engagée à plafonner volontairement ses propres émissions de carbone au niveau de 2012 en achetant des compensations carbone.

La compagnie recycle aussi ses canettes en aluminium, bouteilles et gobelets en plastique, journaux et magazines.

Son investissement d’un milliard de dollars tombe dans un contexte d’inquiétude grandissante face au changement climatique. L’ONU a récemment annoncé que la décennie écoulée (2010-2019) avait été la plus chaude jamais observée.

Sous la pression d’activistes et d’ONG environnementalistes, de nombreuses entreprises – Microsoft, BP entre autres – ont ainsi pris récemment des engagements pour réduire leur bilan carbone.

De grands actionnaires, comme la société de gestion d’actifs américaine BlackRock, promettent aussi de verdir leurs investissements.