À compter du 12 février, quelque 27 000 employés de l’Agence du revenu du Canada au pays seront appelés à se prononcer sur un mandat de grève, qui pourrait être déclenchée ce printemps.

Ces 27 500 membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) traitent les déclarations de revenus, sont aussi analystes, travaillent aux technologies de l’information, par exemple.

L’Alliance leur demandera donc de voter en faveur d’un mandat de grève générale illimitée, à être déclenchée au moment opportun. Et ce moment opportun surviendra en avril ou mai, a précisé en entrevue avec La Presse canadienne, lundi, Magali Picard, vice-présidente exécutive nationale à l’AFPC.

« Bien sûr que c’est en plein pendant la période d’impôts. Ça nous fait extrêmement de peine d’agir pendant cette période-là, mais en même temps, il faut comprendre que nos gens qui donnent et qui sont fiers de donner un service de qualité à la population canadienne ont besoin eux aussi d’être entendus et d’être soutenus par la population dans ces circonstances-là », a-t-elle fait valoir.

Mme Picard soutient que ces travailleurs n’ont pas reçu d’augmentation de salaire depuis quatre ans, depuis novembre 2015. Les négociations avancent à pas de tortue, rapporte-t-elle.

« On sait que la population comprend très bien ce que nos gens vivent. Tout le monde peut se mettre dans la peau d’un fonctionnaire fédéral qui, depuis quatre ans, n’a pas d’augmentation salariale et qui vit des problèmes de paie en plus », a-t-elle lancé, en faisant référence aux aléas du système de paie Phénix.

L’issue du vote sur le mandat de grève, qui s’étendra sur deux mois pour toucher les employés partout au pays, ne fait guère de doute aux yeux de Mme Picard. Elle rapporte que ce sont ses propres membres qui demandent de déclencher une grève pour accroître la pression sur l’Agence du revenu du Canada.

Jointe par courriel et par téléphone, l’Agence du revenu du Canada n’avait pas fait connaître ses commentaires au moment d’écrire ces lignes.

Fait à noter, quelque 110 000 autres syndiqués de l’Alliance de la fonction publique du Canada à l’emploi du gouvernement fédéral pourraient également avoir à se prononcer sur un mandat de grève prochainement. Un rapport de la Commission d’intérêt public — une étape nécessaire du processus de négociation — est attendu au cours des prochaines semaines.

Au Québec, l’Alliance de la fonction publique du Canada est affiliée à la FTQ, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.