Réunis en assemblée annuelle mercredi à Montréal, les actionnaires de la multinationale des services-conseils en informatique de gestion CGI ont subi leur pire journée en Bourse depuis belle lurette après l’annonce de résultats trimestriels en croissance ralentie par rapport aux précédents.

En fin de séance, mercredi, la valeur boursière de CGI s’inscrivait en baisse de presque 8 %, à 104 $ par action, soit le prix qu’elle avait franchi en novembre dernier dans la foulée de résultats de fin d’exercice 2019 considérés comme encore favorables.

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Du point de vue des dirigeants de CGI, cette réaction soudainement négative en Bourse semblait un peu exagérée en regard des ajustements des taux de croissance entre ses principaux secteurs d’activités – les services-conseils sur demande et les gros contrats de sous-traitance à long terme, la clientèle gouvernementale et la clientèle d’entreprise – qui surviennent habituellement lorsque la conjoncture économique devient plus incertaine.

« En période d’incertitude économique, les dépenses de notre clientèle d’entreprises en contrats de service en informatique tendent à se stabiliser, a expliqué Serge Godin, président exécutif du conseil de CGI, en entrevue avec La Presse. En contrepartie, ça augmente la pression de contrôle des coûts qui peut les inciter à conclure de plus gros contrats de sous-traitance à long terme. Ces gros contrats prennent un peu plus de temps à conclure, mais ils suscitent aussi des bonds de croissance lorsqu’ils se confirment. »

« Nous anticipions ces ajustements de croissance entre nos principaux marchés, comme nous en avons déjà connu lors de cycles précédents », nous a indiqué George Schindler, président et chef de la direction de CGI au cours de cette même rencontre.

« Par conséquent, ça ne compromet pas notre objectif de doubler encore la taille de CGI d’ici cinq à sept ans. Nous entendons demeurer très actifs dans la consolidation de notre secteur d’activités grâce à des fusions et des acquisitions. »

Les analystes se montraient plus durs. « Cette fois-ci, les résultats de CGI au premier trimestre 2020 s’avèrent légèrement en deçà des attentes de croissance des revenus, alors que l’apport de nouveaux contrats a faibli dans certains segments d’activités », a constaté l’analyste Maher Yaghi, chez Desjardins Marchés des capitaux.

Quelles priorités d’acquisitions ?

« Dans les 40 pays où nous faisons affaire, il y a 200 marchés métropolitains de taille suffisante pour une entreprise comme CGI. Or, jusqu’à maintenant, nous avons acquis ou développé une présence significative dans une quarantaine de ces marchés métropolitains », indique Serge Godin.

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Serge Godin, président exécutif du conseil de CGI

Par ailleurs, souligne George Schindler, « la phase de consolidation dans notre secteur d’activité rend très probable la réalisation d’une acquisition ou d’une fusion d’entreprise d’une ampleur “transformative” pour CGI d’ici cinq ans ».

D’ailleurs, cette recherche d’occasions de croissance par acquisitions fait partie des responsabilités accrues de la vice-présidente exécutive de CGI, Julie Godin, à titre de nouvelle coprésidente du conseil d’administration, aux côtés de son père.

Le premier trimestre 2020 de CGI

(terminé le 31 décembre 2019, en dollars canadiens)

Revenus : 3,05 milliards (+ 3 % sur un an)
Carnet de commandes : 22,29 milliards (- 4 % sur un an)
Bénéfice net : 290,2 millions (- 6,8 % sur un an)
Bénéfice net par action (dilué) : 1,06 $ (- 4,5 % sur un an)
Capitalisation boursière : 27,9 milliards
Rendement des actions : + 23 % en un an, + 68 % en 3 ans
Sources : CGI, Bourse de Toronto