La demande d’électricité des mineurs de bitcoins et autres cryptomonnaies, qui avait submergé Hydro-Québec à la fin de 2017, s’est presque complètement volatilisée. La société d’État, qui avait reçu des demandes totalisant 18 000 mégawatts, vient d’accepter des projets pour un total beaucoup plus modeste de 60 mégawatts.

« L’engouement initial a disparu et beaucoup de joueurs ne sont plus là », confirme Jonathan Côté, porte-parole d’Hydro-Québec.

Devant l’avalanche de demandes auprès d’Hydro-Québec, le gouvernement avait décrété un moratoire et permis à la société d’État de choisir par appel d’offres les projets les plus intéressants pour le Québec.

Quatorze projets totalisant 60 mégawatts ont été retenus à la suite de cet appel d’offres. C’est cinq fois moins que le bloc de 300 mégawatts qui avait été réservé aux entreprises du secteur des cryptomonnaies et des chaînes de blocs.

Un résultat « pas si mauvais »

Hydro-Québec s’attendait à ce que la demande du secteur soit supérieure aux 300 mégawatts qui lui étaient réservés. L’entreprise avait même évoqué la possibilité d’ajouter 50 mégawatts pour répondre à la demande.

Le résultat de l’appel d’offres « n’est pas si mauvais pour nous », estime maintenant le porte-parole de la société d’État. L’objectif n’était pas de brancher le plus grand nombre de projets, ajoute-t-il, mais de choisir les plus intéressants.

La valeur du bitcoin, la plus connue des cryptomonnaies, a beaucoup fluctué depuis deux ans. Elle est actuellement très inférieure aux sommets atteints à la fin de 2017, ce qui explique la disparition de nombreux projets.

14 projets retenus

Parmi les 14 projets retenus à la suite de l’appel d’offres, il y en a un qui accapare 20 mégawatts à lui seul. Il s’agit d’un projet établi près de Rivière-du-Loup, à proximité d’une centrale hydroélectrique privée qui fournira une partie de l’énergie nécessaire.

Les 13 autres se partageront les 30 mégawatts restants.

Le tarif de l’électricité a été fixé à 5,1 cents le kilowattheure. C’est plus que le tarif accordé aux centres de données, qui commence à 3,9 cents le kilowattheure.

Hydro-Québec en tirera des revenus annuels de 26 millions.

Les 60 mégawatts accordés par appel d’offres s’ajoutent aux 158 mégawatts accordés aux projets de même type avant le moratoire par Hydro-Québec, et aux 210 mégawatts accordés par les réseaux municipaux.

Même s’il reste en pratique 240 mégawatts sur les 300 réservés à ce secteur, Hydro-Québec n’entend pas faire d’efforts pour attirer d’autres entreprises. « Bien que la clientèle blockchain demeure attrayante […], il demeure […] qu’il s’agit d’une industrie volatile dont la pérennité n’est pas assurée, ce qui incite le Distributeur à la prudence quant au développement de ce segment de clientèle », a précisé Jonathan Côté dans un courriel.

Il ajoute qu’Hydro-Québec poursuit d’autres projets d’envergure et que les surplus d’électricité s’amenuisent.