De toute évidence, ce n’est pas pour cela qu’elle avait été embauchée. Elizabeth Edmiston a quitté Hong Kong il y a presque exactement un an pour s’installer à Montréal et prendre la direction du Groupe Dynamite. Le mandat a légèrement changé en cours de route…

Mon meilleur moment

Ma première journée officielle au travail était le 3 février. J’étais partie de Hong Kong peu de temps après Noël, je pensais vraiment avoir laissé la pandémie derrière moi…

Dans la dernière semaine de février, j’ai tenu une première vraie réunion avec l’ensemble de mon équipe de haute direction, à l’hôtel Four Seasons. C’est le moment où j’ai véritablement su que l’équipe à laquelle je venais de me joindre était prête à la croissance, à faire des choses excitantes. Ils étaient ouverts envers moi.

Personnellement, je n’étais pas encore parfaitement installée ici, je venais d’arriver dans ma nouvelle maison à la mi-février, c’était l’hiver, etc. Mais c’était vraiment un moment excitant, on avait confiance dans le futur. Bien sûr, on n’avait aucune idée de ce qui allait nous frapper deux semaines plus tard.

Il y a quand même eu au moins un bon moment durant la pandémie. En août, nous avons réussi à changer la plateforme derrière notre site web. Ça a vraiment cimenté notre avenir numérique. L’ancienne plateforme avait déjà probablement quelques années de trop dans le corps. Nous misons maintenant sur une plateforme infonuagique qui va pouvoir répondre à une hausse importante de la demande et évoluer.

Mon pire moment

Il y a eu plusieurs « pires » moments durant cette pandémie, mais c’est certainement celui où il a fallu prendre la décision de mettre certains de nos employés à pied temporairement. Ce n’est pas ce que j’étais venue faire. J’arrivais ici pour faire croître l’entreprise.

L’aspect humain est toujours le plus difficile. En affaires, il y a des hauts et des bas, et on peut endurer ça. Mais quand ça affecte la vie des gens, je ne prends pas ça à la légère. Je me considère comme chanceuse qu’on ait éventuellement pu les rappeler au travail.

Ça faisait à peine six semaines que j’étais en poste quand le gouvernement a ordonné la fermeture des magasins. Instantanément, nous sommes passés d’un mode de croissance à se battre pour survivre. Nous étions un peu naïfs, nous pensions que ça ne durerait que deux semaines.

Il a fallu se rendre à l’évidence un peu plus tard. On regardait en Chine, où la pandémie avait commencé plus tôt, et il y avait encore des fermetures. On suivait tout ce qui se passait ici et aux États-Unis. L’Europe avait un peu d’avance sur nous. On a réalisé que ce ne serait pas quelque chose qui partirait rapidement. Comme équipe de direction, il fallait regarder les choses en face et prendre une décision.

À ce moment-là, ça paraissait incompréhensible qu’on en soit encore là où nous en sommes en décembre. Mais on savait quand même qu’il fallait bouger.