(New York) Les cours du pétrole ont abandonné leurs gains mercredi après une augmentation massive des stocks de brut aux États-Unis et malgré l’espoir de jours meilleurs pour la demande avec les vaccins contre la COVID-19.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de janvier a cédé 8 cents ou 0,2 % à 45,52 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a grappillé 0,04 % ou 2 cents à Londres, à 48,86 dollars.

« La flambée des stocks de pétrole et d’essence aux États-Unis a tout simplement effacé les gains du marché pétrolier », a expliqué David Madden, analyste de CMC Markets.

Orientés à la hausse en début de séance américaine, les prix de l’or noir se sont repliés après la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’Information sur l’Énergie (EIA) avant de reprendre un peu de vigueur.

Selon les chiffres de l’EIA, les stocks commerciaux de brut dans le pays ont grimpé de plus de 15 millions de barils pour s’établir à 503,2 millions de barils (MB) au 4 décembre.

Les réserves d’essence ont, elles, progressé de 4,2 MB et celles de produits distillés (gaz de chauffage et fioul) de 5,2 MB, des chiffres qui confirment la faible demande en or noir aux États-Unis.

Les États-Unis avaient connu une augmentation similaire de leurs stocks de brut au mois d’avril, mais une telle hausse hebdomadaire est rarissime.

La veille, c’est l’American Petroleum Institute (API), la fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier, qui avait publié son estimation et fait état d’une hausse de 1,1 million de barils.

Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient plus tôt dans la journée sur une légère baisse, alimentant un certain optimisme sur le marché nourri par les premières campagnes de vaccination, notamment au Royaume-Uni, synonymes à moyen terme de fin des restrictions de déplacements et par voie de conséquence de reprise de la demande de brut.

« En dépit des chiffres décevants sur les stocks américains, les données sur la demande et des perspectives moroses à court terme, nous sommes optimistes pour le marché pétrolier en 2021 », a commenté Bart Melek de TD Securities, qui prédit un baril de WTI proche des 50 dollars une fois que l’économie mondiale se sera stabilisée.

« L’administration Biden et les autres grandes économies du monde vont chercher à adopter un plan de relance d’ampleur, censé faire redémarrer la demande aux États-Unis et ailleurs », poursuit-il.

Par ailleurs, explique M. Melek, le retour progressif de barils des principaux pays producteurs à partir de janvier devrait être suffisamment modéré pour ne pas inonder le marché d’une offre excédentaire.