(New York) L’exode des vedettes de la Silicon Valley se poursuit : Elon Musk, le patron de Tesla, a confirmé mardi avoir quitté la Californie pour s’installer au Texas, un État à la fiscalité souple et au coût de la vie moins élevé.

« Oui, j’ai déménagé au Texas », a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée par le Wall Street Journal.

M. Musk justifie son exil par la nécessité d’être au plus près des deux projets qui occupent actuellement l’essentiel de son temps : le développement de fusées par sa société spatiale SpaceX dans le sud de l’État et la construction d’une usine automobile par Tesla près d’Austin.

SpaceX, comme Tesla, conserve des activités importantes, et son siège, en Californie, a souligné M. Musk au cours de la conférence.  

Mais cet État, qui héberge les entreprises de la Silicon Valley et l’industrie du cinéma à Los Angeles, « se repose sur ses acquis », a déploré M. Musk qui y a passé une grande partie de sa vie.  

L’entrepreneur d’origine sud-africaine s’était notamment écharpé avec les autorités locales au printemps, quand ces dernières l’ont forcé à garder son usine automobile fermée pendant plusieurs semaines pour éviter la propagation de la COVID-19.

Son déménagement pourrait en tout cas lui permettre, théoriquement, de faire d’importantes économies dans la mesure où le Texas ne collecte pas d’impôt sur le revenu.  

Suite à la pandémie de coronavirus qui s’est accompagnée de mesures de restriction de l’activité afin de limiter sa propagation, plusieurs sociétés et personnalités de la Silicon Valley ont choisi cette année de quitter la Californie.

C’est le cas de Hewlett Packard Enterprise, une des sociétés ayant contribué tôt au rayonnement de cette région, qui a annoncé début décembre le déménagement de son siège de San Jose à Houston, au Texas.

La société de traitements de données Palantir, qui a fait une entrée en Bourse remarquée en septembre, a aussi pris ses distances avec la région, en bougeant son siège de Palo Alto à Denver, au Colorado.  

2e homme le plus riche du monde

L’annonce du départ de Californie de M. Musk intervient le jour où Tesla a fait part de son intention de vendre jusqu’à 5 milliards de dollars de ses titres, en pleine ascension depuis le début de l’année.

L’action du fabricant de véhicules électriques haut de gamme a atteint mardi soir un nouveau record, à 649,88 dollars, valorisant au passage la société à 616 milliards de dollars à Wall Street. C’est presque 10 fois plus que la capitalisation boursière de General Motors (GM), le numéro un des ventes de voitures aux États-Unis, qui pèse 63 milliards de dollars.

Cette envolée a permis à Elon Musk de bondir à la place de deuxième homme le plus riche au monde, avec une fortune désormais estimée à 155 milliards de dollars, sur le papier, par l’agence Bloomberg.  

Tesla est dopé depuis plusieurs mois en Bourse par l’intérêt des investisseurs pour les véhicules électriques, considérés comme le futur de l’automobile.  

Le groupe bénéficie en plus depuis mi-novembre de l’annonce de son entrée imminente au sein de l’indice S&P 500, qui regroupe les 500 plus grandes entreprises de la place new-yorkaise.

Cette inclusion, qui aura lieu le 21 décembre, permettra à l’action Tesla d’être systématiquement intégrée dans de nombreux produits financiers qui suivent mécaniquement ses fluctuations, les ETF, ce qui devrait lui donner encore plus d’ampleur.

À propos de la vente de jusqu’à 5 milliards de dollars d’actions annoncées mardi, le groupe indique seulement vouloir utiliser l’argent récupéré pour consolider son bilan comptable et pour d’autres dépenses d’ordre général. Il avait engagé en septembre une opération similaire.

La société a levé suffisamment d’argent cette année « pour que son bilan comptable et sa structure capitalistique lui permettent de renforcer son flux de trésorerie et ainsi d’alléger peu à peu sa dette », remarque Dan Ives, analyste pour Wedbush. Cela « laisse pour l’instant au placard ceux qui parient sur une baisse du titre », ajoute-t-il dans une note.